Monsieur le sénateur Buffet, comme vous, je constate que les grands événements, les grandes manifestations, les grands moments médiatiques sont aussi des moments où les contestations sont les plus violentes, même quand elles sont symboliques ; c’est d’ailleurs vrai dans beaucoup des pays qui nous entourent.
Nous devons donc nous préparer à cela lors de l’accueil de deux grands événements sportifs : la Coupe du monde de rugby en septembre prochain et les jeux Olympiques de Paris en 2024.
Comme vous avez bien voulu le souligner, en réponse à votre sollicitation, je suis venu au Sénat afin de détailler les moyens que le ministère de l’intérieur engagera, sur la demande de la Première ministre et du Président de la République, pour garantir la sécurité, maintenir l’ordre public et lutter contre le terrorisme, ainsi que, évidemment, la délinquance. À cette occasion, j’ai pu vous indiquer que le contingent de 45 000 policiers et gendarmes que nous prévoyons de mobiliser chaque jour est sans précédent dans l’histoire de notre pays, car nous prenons au sérieux ces menaces.
Vous me demandez également quel texte nous comptons déposer sur le sujet ? En l’occurrence, vous l’avez déjà étudié en très grande partie, monsieur le président de la commission des lois, puisque le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, actuellement examiné par l’Assemblée nationale, vise à créer onze unités supplémentaires de forces mobiles et à renforcer considérablement les renseignements. Or l’une des clefs de notre « réussite », si j’ose dire, du week-end dernier, résidait dans le renseignement, qui a bien fonctionné. Ce dernier nous a en effet permis de proportionner notre réponse du point de vue du nombre de gendarmes mobilisés, de mobiliser l’action de Mme la préfète, d’empêcher l’installation d’une ZAD et de permettre la poursuite des travaux de la bassine.
Qu’il y ait par ailleurs des dispositions directement relatives aux grands événements sportifs, il ne m’appartient pas d’en décider. C’est à la Première ministre qu’il incombera d’envisager, avec la ministre des sports et moi-même, quels moyens mobiliser pour aider les préfectures et les forces de l’ordre à intervenir le mieux possible.
En tout état de cause, il est évident que nous sommes tous très concentrés pour que la fête du sport, tant la Coupe du monde de rugby que les jeux Olympiques, ne donne lieu à aucune ultraviolence, d’où qu’elle vienne.