Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la guerre entre la France et l’Allemagne « redevient possible » !
Ces mots, qui interpellent, ne sont pas de moi ; ils sont de Jacques Attali, qui titrait ainsi sa tribune dans Les Échos, au lendemain de la rencontre à Paris entre MM. Scholz et Macron, pourtant qualifiée de « constructive ». Elle ne l’était en tout cas pas assez pour déboucher ne serait-ce que sur une déclaration commune à la presse. Et qu’est-il sorti de cette rencontre ? Des groupes de travail… Voilà qui n’est pas propre à nous rassurer.
La guerre en Ukraine signifie un changement d’époque, mais l’Allemagne continue de jouer cavalier seul. Elle sort de son chapeau 200 milliards d’euros pour amortir la crise énergétique. Elle refuse notre demande de plafonnement européen du prix du gaz. Elle choisit SpaceX pour lancer ses satellites. Elle achète des équipements militaires américains sans égard pour nos projets communs de char et d’avion de combat. Elle lance un bouclier antimissile européen sans la France. Et elle va se rendre seule, après-demain, à Pékin, à qui elle vend le port de Hambourg…
Monsieur le ministre, vous nous devez la vérité : la confiance à l’égard de l’Allemagne est-elle en berne ?