Monsieur Gremillet, certes, le gouvernement allemand a annoncé une aide de 200 milliards d'euros, mais - peut-être avez-vous des informations que je n'ai pas -, j'ignore comment ce montant se ventilera, par exemple entre ménages et entreprises. Ce que je sais, en revanche, c'est que, de notre côté, nous avons déjà décaissé 60 milliards d'euros pour protéger les ménages de la hausse des prix de l'énergie. C'est peut-être insuffisant, mais c'est concret.
Monsieur Laurent, le taux d'inflation lissé d'août 2021 à août 2022 s'élève à 5,8 % au total et à 7,7 % pour les produits alimentaires. C'est sans doute trop, mais cette inflation relativement contenue nous est enviée par nombre d'autres États membres de l'Union européenne. Du reste, Bruno Le Maire a été le premier, dès la rentrée 2021, à évoquer la décorrélation du prix du gaz et de l'électricité et nous avons été les premiers à instaurer le bouclier tarifaire. Donc, si la situation est difficile, elle est pire ailleurs en Europe.
Oui, monsieur Rietmann, la formation est un sujet important. Vous avez mentionné un centre de formation des apprentis particulier. Je transmettrai votre question à mon collègue Dussopt, qui y répondra dans les meilleurs délais. Je vous recommande par ailleurs d'en parler à ma collègue Mme Grandjean, qui est chargée de la formation professionnelle ; elle pourra vous apporter une réponse plus opérationnelle.
Monsieur Laurent, oui, la situation économique est difficile ; 73 % des PME répercutent la hausse du prix de l'énergie sur leurs prix de vente, et ce depuis plusieurs mois. Or j'ai également à coeur de contenir l'inflation pour les ménages. C'est pourquoi mes collègues Roland Lescure, Marc Fesneau et moi-même tâchons de mobiliser les centrales de grande distribution en faveur d'une certaine retenue pour les prix de l'alimentaire et, pour ma part, je me bats pour que nos PME puissent répercuter la hausse du coût de l'énergie sur leurs tarifs. Nous en avons appelé à la responsabilité des acteurs de la grande distribution, notamment en matière de pénalités logistiques.
En ce qui concerne les PME qui ont des contrats à renégocier, nous avons saisi le médiateur de l'énergie. Si vous avez connaissance de cas concrets de multiplication par trois, quatre ou cinq de leurs tarifs, je puis lui transmettre ces dossiers.
La classification des communes en zone touristique est un véritable sujet, soulevé par nombre de parlementaires. La réforme de 2019 en la matière intègre en effet, parmi les critères de ce classement, la présence dans la commune d'une pharmacie, service essentiel. Je peux comprendre que certaines communes s'inquiètent de ne plus satisfaire, de ce fait, aux exigences de la nouvelle réglementation. On doit pouvoir trouver un équilibre entre les souhaits des communes et le maintien d'une offre touristique de qualité. Je convierai donc les élus à une réunion en octobre sur le sujet, avec les ministères de la santé et de la transition écologique. Une solution doit exister pour maintenir le classement des communes touristiques qui le méritent.
Le ski est un sujet majeur. J'ai rencontré des représentants de Domaines skiables de France vendredi dernier, et je salue la responsabilité des acteurs du secteur, qui se sont mobilisés pour atteindre un objectif ambitieux de sobriété. En ce qui concerne le coût de l'électricité, les stations sont éligibles aux aides du plan de résilience. Je suis à votre disposition pour évoquer les problèmes précis liés aux régies. Nous y travaillons actuellement.
Madame Artigalas, vous m'interrogez sur le tourisme de proximité ou durable. Il faut le savoir, la filière touristique serait, selon l'Ademe, à l'origine de 11 % des émissions de gaz à effet de serre en France. La transition écologique du secteur est donc un sujet majeur. L'accompagnement de l'évolution de l'offre touristique est au coeur du plan de relance pour le tourisme et du plan Destination France, doté de 1,9 milliard d'euros. Le fonds Tourisme durable, destiné à accompagner la transition des acteurs du tourisme dans les territoires peu denses et à développer des formes plus responsables de tourisme, comme l'agritourisme ou l'oenotourisme, est toujours disponible et le fonds Avenir montagnes, doté de 334 millions d'euros, visant à accélérer la diversification et la transition écologique des activités de montagne, est en cours de décaissement. Ce plan est déployé sur notre territoire. Par ailleurs, au sein du plan Destination France, un dispositif de 44 millions d'euros est destiné à soutenir l'investissement dans les infrastructures touristiques durables. Reparlons-nous-en de manière plus approfondie, si vous le souhaitez.
Monsieur Mérillou, nous rencontrons demain matin les fournisseurs d'énergie, afin de discuter du contenu d'une charte. J'espère obtenir des avancées sur le sujet. Je recommande sur ce point d'attendre la fin de la semaine. Toutefois, si vous avez connaissance, pour certaines entreprises, d'une situation d'urgence ne pouvant souffrir soixante-douze heures d'attente, nous pouvons saisir le médiateur de l'énergie, afin que soient vérifiés le caractère non abusif des propositions et le caractère raisonnable des offres de substitution. Il n'y a aucune cacophonie en la matière ; il peut y avoir de la polyphonie.
Madame Blatrix Contat, je suis sensible aux réflexions engagées au sujet du mouvement consumériste en France, qui doit effectivement être modernisé. Je connais bien le sujet pour y avoir travaillé comme députée, au sein de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Les élus et le Gouvernement appellent, depuis des années, le mouvement consumériste à se moderniser. Le rapport d'information que vous avez coécrit propose des pistes intéressantes, telles que le financement public des associations bien implantées localement. La DGCCRF est en train de consulter les associations sur les évolutions envisageables, en se fondant sur votre rapport d'information et sur celui de la Cour des comptes, paru en octobre 2021. Leurs premières analyses me seront transmises rapidement et je réunirai ensuite, d'ici à la fin de l'année, les associations de consommateurs, afin d'avancer sur ce sujet. Je vous informerai de la date de cette réunion et je pourrai même vous y convier. Je suis d'accord avec vos propos sur l'EFRAG et je vous invite à recevoir les associations consuméristes pour vérifier que les indicateurs proposés sont compatibles avec des entreprises humaines. Votre souci est légitime en tant qu'élue.
Pour ce qui concerne le commerce extérieur, c'est mon collègue Olivier Becht qui est à la manoeuvre. Si vous pensez que nos PME ne sont pas assez intégrées dans France Export, on peut en parler. J'avais l'impression que cet organisme fonctionnait plutôt bien, mais peut-être convient-il d'y renforcer la présence de nos petites et moyennes entreprises.
Madame Gacquerre, les pénuries de main-d'oeuvre sont un véritable problème. C'est, avec l'énergie, l'autre sujet majeur de préoccupation pour les entrepreneurs et j'ai passé mon été à y réfléchir. Il y a des problèmes très « chauds », comme la question des saisonniers, qui n'est d'ailleurs pas sans lien avec le logement et la mobilité. En effet, la rémunération n'est pas le seul levier pertinent, il y a aussi un problème d'organisation de la vie du saisonnier, le prix des locations touristiques étant trop élevé. Nous avons fait comme nous avons pu l'été dernier, en mobilisant les préfets, les rectorats et les résidences universitaires. Il y a beaucoup d'irritants, sur lesquels je travaille avec les Urssaf. Je pense notamment à la situation des entrepreneurs, en particulier dans le domaine des hôtels, cafés, restaurants (HCR), qui pourraient loger leurs saisonniers, mais que des tracasseries administratives entravent. Plusieurs membres du Gouvernement agissent de conserve, en lien avec les préfets.
Dans le secteur des HCR (hôtellerie-café-restauration) en particulier, le Gouvernement a déjà pris des mesures. On estime qu'il y a un déficit de 200 000 salariés. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) a augmenté les salaires de 16 %. Sera-ce suffisant pour attirer des candidats ? Il y a aussi des enjeux en matière de qualité de vie au travail, d'articulation entre vie professionnelle et vie privée, de mutation des salariés. Le Gouvernement a mis en place un plan de 1,4 milliard d'euros pour aider les métiers sous tension, qui a permis de remettre 280 000 chômeurs de longue durée sur le chemin de l'emploi dans les secteurs concernés. Dans les métiers HCR, on en a formé et placé 80 000. Il reste du travail, mais nous nous battons pour permettre une formation accélérée de ces personnes. À cet égard, la réforme de l'assurance chômage que le Gouvernement proposera prochainement doit encourager le retour à l'emploi de chômeurs de longue durée, notamment vers ces métiers.
Monsieur Salmon, pour traiter le problème des meublés touristiques, nous étudions, dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2023, des pistes possibles pour muscler la fiscalité. Néanmoins, il faut faire attention aux effets de bord, notamment sur nos gîtes, auxquels nous tenons tous, et sur nos capacités d'accueil des touristes, que nous espérons compter par dizaines de millions. Il y a là encore un enjeu d'équilibre. Le renforcement de cette fiscalité ne doit affecter négativement ni nos gîtes ni nos capacités d'accueil.
Monsieur Chatillon, je vous répondrai par écrit pour évoquer les entreprises que vous avez mentionnées. Nous pourrons éventuellement en parler avec le ministre du budget et des comptes publics.