Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du 4 novembre 2022 à 9h30
Production d'énergies renouvelables — Article 11

Agnès Pannier-Runacher :

La question des compétences se pose pour le nucléaire, mais aussi pour les énergies renouvelables. Des contrats stratégiques de filières existent dans ces différents secteurs industriels, pour lesquels nous menons des actions de formation et de montée en compétences. Depuis deux ans, des bourses spéciales sont accordées pour orienter les élèves vers le nucléaire. Nous formons du CAP jusqu’au BAC+5, puisque nous savons que nous aurons besoin de tous les métiers pour relancer un programme nucléaire et pour accompagner les grandes opérations – grand carénage, etc.

Nous sommes pour ces métiers dans une phase de recrutement importante, qui se déroulera au cours des vingt prochaines années.

Enfin, je ne suis pas certaine que Photowatt soit l’alpha et l’oméga de notre stratégie solaire. Dès 2010, au Fonds stratégique d’investissement, j’ai travaillé sur le dossier de sauvetage de cette entreprise ; j’ai fait de même à la Caisse des dépôts et consignations et, par la suite, quand je suis devenue ministre de l’industrie.

Peut-être doit-on se poser une question plus profonde : comment poser des briques technologiques sur la filière solaire afin de disposer de panneaux solaires compétitifs, en tenant compte des caractéristiques du site France en termes de prix de l’énergie, de coût du foncier et de réglementation…

En effet, pour mener nos projets, comme faire venir des investisseurs étrangers – je pense à REC Solar en Moselle –, nous n’avons pas les mêmes procédures d’accueil que d’autres pays. Je vous renvoie notamment à la lecture très intéressante du Inflation Reduction Act, récemment produit par le gouvernement américain, qui, sur le plan du soutien financier, déroule littéralement le tapis rouge aux industriels des énergies renouvelables.

Le commissaire européen Thierry Breton s’est d’ailleurs emparé de cette question, qui soulève, à l’échelle européenne comme au niveau français, de véritables interrogations sur notre stratégie d’accompagnement des industriels. En effet, au-delà de la R&D et de l’innovation, sur lesquelles nous sommes effectivement assez solides, nous devons permettre à ces derniers de construire des sites.

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