Intervention de Jean Louis Masson

Réunion du 15 novembre 2022 à 14h30
Financement de la sécurité sociale pour 2023 — Vote sur l'ensemble

Photo de Jean Louis MassonJean Louis Masson :

Monsieur le président, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, notre système de santé est très fragile et ce PLFSS, que nous votons aujourd’hui, en est l’illustration.

La responsabilité de la situation actuelle, dramatique dans certains domaines, ne peut être uniquement imputée au Gouvernement en place. L’ensemble des gouvernements qui se sont succédé depuis plus de vingt ans sont responsables des difficultés que nous rencontrons.

L’exemple le plus flagrant est celui de la pénurie de médecins et des véritables déserts médicaux qui se créent. Ainsi, même dans les grandes villes, il est impossible de trouver des médecins spécialistes dans de nombreux domaines, comme les ophtalmologistes. Tous nos concitoyens sont concernés.

Le Gouvernement ne peut évidemment pas rattraper en un jour ce qui n’a pas été accompli jusqu’ici, mais encore faudrait-il que des mesures fortes aillent dans le bon sens.

Deux sujets sont particulièrement sensibles.

Le premier a trait à la pénurie de personnels médicaux dans les hôpitaux, notamment d’infirmières et d’aides-soignantes. Cette pénurie s’explique essentiellement par le fait que, depuis des années, ces personnels sont sous-payés : ils n’ont pas obtenu la juste reconnaissance financière de leur mérite, de leur travail et de leur diplôme. Certes, des difficultés financières existent au niveau national. Cependant, au lieu de débloquer des financements en faveur de certains domaines, peut-être aurait-il été plus pertinent de les consacrer à résorber ce manque d’effectifs.

Le second sujet est relatif au nombre de médecins. Alors que j’étais député, ce problème me paraissait déjà complètement aberrant. Les « grands penseurs » des ministères avaient estimé que, pour résorber le déficit de la sécurité sociale, le nombre des médecins devait être réduit. Le raisonnement aurait pu être poussé encore plus loin et aboutir à la suppression des médecins, ce qui aurait engendré davantage d’économies encore… C’était complètement aberrant !

Ce qui est grave, c’est qu’il a fallu des décennies – pas des années, des décennies ! – pour se rendre compte qu’on allait droit dans le mur : et on s’est pris le mur ! Il serait donc pertinent que le Gouvernement prenne des mesures adéquates, nettement plus volontaristes, afin d’augmenter les effectifs d’étudiants en médecine dans les universités et de pouvoir, éventuellement, créer des centres hospitaliers universitaires (CHU) supplémentaires.

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