Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, dans quatre jours démarrera la coupe du monde de football, que nous pourrions appeler la coupe du monde de la honte. Jamais une coupe du monde n’aura suscité autant de malaises : corruption, désastres environnementaux, droits humains bafoués.
Je ne m’attarderai pas sur le premier point, la justice finira bien par s’exprimer sur les conditions d’attribution.
Au-delà de ces conditions, il s’agit d’une honte écologique. En plus de la climatisation des stades en plein désert, nous savons que ce ne sont pas moins de 160 vols quotidiens qui achemineront les supporters jusqu’à leurs hôtels.
C’est une honte aussi pour les droits des femmes, des LGBTQI+, des minorités.
Enfin, plus que d’une honte, il s’agit d’une catastrophe humaine. Les travaux pharaoniques ont mobilisé des milliers de travailleurs migrants. Exploités, ils ont bâti les stades dans des conditions insupportables : 6 500 d’entre eux y ont d’ailleurs laissé la vie.
Alors que cet événement aurait dû être une fête populaire qui rassemble les peuples autour d’un sport, il se révèle un véritable désastre.
Un tel scénario ne peut plus, ne doit plus se reproduire, que cela soit pour le football ou pour d’autres événements sportifs comme les jeux asiatiques d’hiver de 2029 qui auront lieu en Arabie Saoudite… dans une région où l’on compte deux jours d’enneigement par an !
Aussi, madame la ministre, ne pensez-vous pas opportun que la France agisse pour la création d’une agence internationale chargée de contrôler l’attribution, mais également d’assurer le suivi des grands événements sportifs selon des critères de droits humains, sociaux et environnementaux ?