Intervention de Pierre-Antoine Levi

Réunion du 16 novembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Port de l'abaya dans les collèges et lycées

Photo de Pierre-Antoine LeviPierre-Antoine Levi :

Monsieur le ministre de l’éducation nationale, il y a un an tout juste, j’interrogeais votre prédécesseur sur les leçons à tirer du tragique assassinat de Samuel Paty, dont nous célébrions il y a un mois le triste anniversaire. Ma question rejoint celle de mon collègue François Bonhomme, qui évoquait le département de Tarn-et-Garonne, mais le sujet est suffisamment important pour qu’on s’y attarde. Vous vous en doutez bien, l’affaire du lycée Antoine Bourdelle de Montauban a très profondément choqué le corps enseignant.

Monsieur le ministre, votre circulaire du 9 novembre dernier est supposée éclairer l’application de la loi de 2004 sur la laïcité à l’école. Malheureusement, on constate tous les jours dans les établissements que cette circulaire laisse souvent enseignants et chefs d’établissement bien seuls face à des phénomènes de revendication religieuse et de radicalisation, en particulier face à de nouvelles manières d’affirmer son identité culturelle et religieuse, dont l’abaya est un parfait exemple. De quoi s’agit-il ? D’une longue robe, qui recouvre tout le corps sauf la tête et les mains. Bien que ce vêtement ne soit pas originellement de nature religieuse, ne soyons pas naïfs, son usage l’est clairement aujourd’hui.

La loi de 2004 dispose que, à l’école, « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ». Quelle est la doctrine de l’éducation nationale sur l’abaya au regard de la loi ? Vous n’avez pas répondu, monsieur le ministre. Ce vêtement est-il considéré comme une manifestation ostensible d’appartenance religieuse ? Malgré les précisions de la secrétaire d’État chargée de la citoyenneté sur ce sujet, rien n’est clair.

L’incident de Montauban soulève une fois encore le problème de la formation et de la protection du corps enseignant, surtout au regard du danger représenté par les smartphones et les réseaux sociaux, véritables condensateurs de haine et de violence.

Monsieur le ministre, la formation au métier d’enseignant comporte-t-elle des mises en situation concrètes, notamment pour les contractuels ? Leur apprend-on à réagir face à de telles provocations et agressions ? Sur la protection, a-t-on réellement avancé depuis l’assassinat de Samuel Paty ?

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