Monsieur le ministre, les années se suivent et se ressemblent. On dit souvent qu’il existe une permanence de l’État, vous l’illustrez parfaitement : le ministre de l’économie et des finances reste, le ministre chargé des comptes publics change, mais les orientations et les critiques demeurent. Je vais même pouvoir reprendre le plan de mon intervention de l’année dernière…
Je vous parlais alors d’un quinquennat pour rien en ce qui concerne la maîtrise des dépenses publiques ; cette année, j’ai envie de vous demander : un nouveau quinquennat pour rien ?
Ce budget, le premier du second quinquennat, a été présenté comme visant à protéger les Français face à l’inflation provoquée par la crise énergétique et le conflit en Ukraine et le rapport économique, social et financier annexé au PLF peut se résumer en une phrase, que vous avez d’ailleurs utilisée lors de la conférence de presse : « Un pouvoir d’achat préservé grâce aux mesures du Gouvernement. »
Dans le détail, on constate que presque toutes les missions voient leur enveloppe budgétaire progresser par rapport à la LFI pour 2022. On a donc du mal à dégager une priorité, sauf à dire que tout participe du pouvoir d’achat…
Pour le Gouvernement, ce budget est « responsable à l’euro près » – c’est ce que disait Bruno Le Maire le 26 septembre dernier, très soucieux du redressement des comptes publics.
Permettez-moi de vous donner quelques chiffres, monsieur le ministre : durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les dépenses ont augmenté de 32, 7 milliards d’euros dans un contexte de crise financière ; elles ont progressé de 27 milliards sous François Hollande, …