C'est un débat vivant, dans lequel nous essayons de peser. Il y a des discussions au sein de même de la Commission dont le premier vice-président exécutif est nettement en faveur de la décroissance, tandis que d'autres ont des positions plus nuancées.
Dès la renégociation de la politique agricole commune (PAC), nous avions infléchi les propositions de la Commission pour éviter les mesures les plus pénalisantes. Il est vrai que Farm to Fork présente des risques supplémentaires à cet égard. Il ne faut pas pour autant renoncer aux objectifs de durabilité, de biodiversité, de protection des agriculteurs. La recherche de cet équilibre nous semble compatible avec l'objectif premier de la PAC, qui est l'autosuffisance agricole.
La discussion s'est cristallisée avec la guerre en Ukraine, ce pays et la Russie étant des pourvoyeurs très importants de certains produits agricoles. La guerre a accéléré la prise de conscience sur la souveraineté alimentaire. Dès le sommet de Versailles, nous avions posé cet enjeu. Cela rebat les cartes, et nous pouvons repartir de l'avant sur le sujet, en combinant les objectifs fondamentaux de la PAC et les nouveaux enjeux de climat, de santé et de biodiversité. Au-delà des polémiques, je pense que c'est cette ligne centrale qui prévaudra.