La Direction générale des outre-Mer (DGOM) nous a transmis un tableau faisant un bilan général de la prise en compte des 100 propositions présentées dans les deux rapports d'information de notre délégation sur les risques naturels dans les outre-mer. Au mois de juillet dernier, l'audition des services de l'État avait permis un premier point d'étape sur les mesures prises. Le problème des sargasses avait particulièrement été évoqué. Le caractère régulier du phénomène a conduit à débloquer des financements et à faire travailler ensemble les services de l'État, les collectivités et les groupements. Les collectivités restent confrontées régulièrement à cet échouage, qu'elles récupèrent tant bien que mal, avec un vrai souci pour le stockage.
Le tableau transmis n'est pas complet mais 80% des propositions des rapports ont déjà obtenues une réponse. Je note avec satisfaction l'appui et le soutien des différents services de l'État, et particulièrement de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). C'est essentiel pour accompagner les collectivités territoriales et les autres partenaires. Il est également important que les collectivités travaillent en coordination, notamment parce que les documents d'information communale sur les risques majeurs (DICRIM) doivent être mis à jour régulièrement, ainsi que les plans communaux de sauvegarde (PCS), et les plans de prévention des risques naturels (PPRN). On l'a vu avec la tempête Fiona récemment, il est important qu'il y ait une importante réactivité. L'expérience des autres aléas de ce type n'est pas forcément identique, mais le fait d'avoir des documents préparés en commun, permet à chacun de se sentir impliqués.
Il faut également travailler sur l'acculturation, afin de mieux impliquer la population durant toute l'étape de prévention. Le fait de pouvoir permettre aux associations agréées de bénéficier du fonds Barnier est important. On l'a vu dernièrement avec Fiona, à Rivière-Sens où plusieurs associations forment au sauvetage.
Sur la question de l'exonération de l'octroi de mer portant sur les importations liées aux secours, avec la Croix Rouge par exemple, il faut continuer à travailler avec les collectivités responsables pour lever ce frein.
L'offre assurantielle est également un sujet important, car il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas assurées. Il y a certes des personnes qui doivent choisir entre se nourrir et payer leur assurance. Mais il y a surtout un manque d'offres adaptées au territoire, pour les différents risques.
Dès que l'état de catastrophe naturelle est déclaré, il existe bien entendu des fonds de secours, mais ces fonds de solidarité ne sont pas inépuisables. La fréquence croissante des aléas divers fait que ces fonds vont s'épuiser plus rapidement. Il faut donc sensibiliser les populations à la nécessité de s'assurer, et travailler avec les assureurs pour qu'ils adaptent leurs offres à nos territoires.
La simplification de l'usage du fonds Barnier a permis de lever un frein pour les collectivités. Il y a également d'autres moyens de financement avec l'Agence française de développement (AFD), et le fonds exceptionnel d'investissement outre-mer (FEI).
Il faut aussi encore travailler sur les plans de continuité d'activité (PCA). On ne doit plus négliger les problématiques économiques, sociales et sécuritaires. Il est urgent de mettre en place une véritable communication avec les services de l'État, les EPCI et les communes, pour que les PCA associent ces différents partenaires.
Ces jours-ci, il y a certes des actions, comme les journées de prévention au Japon, qui sont mises en oeuvre afin de sensibiliser les populations aux différents risques naturels, mais ils manquent de proximité. Dans certaines communes, les maires et les EPCI doivent sensibiliser davantage les habitants aux risques naturels qui existent dans leur commune.
Je crois important aujourd'hui que l'on puisse organiser et mettre en oeuvre un centre régional de psycho-trauma, afin de mieux prendre en compte les patients. À Saint-Martin, la prise en charge psychologique de certains patients a été très difficile, car le psychologue le plus proche était à Saint-Barthélemy, ce qui nécessitait de prendre l'avion.
Il y a certes des améliorations dans le traitement des risques naturels, mais la problématique de l'eau persiste. Il y a des problèmes récurrents entre les EPCI et les délégataires.
Le risque d'incendie est aussi un sujet qui mérite toute notre attention. Les pompiers ont d'ailleurs alerté les autorités, et j'ai transmis un document au ministre délégué chargé des outre-mer. Le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) est souvent sollicité, mais l'absence d'eau à certains endroits complique leur intervention. Les pompiers utilisent des moyens qu'ils ne devraient pas, et des incendies qu'ils pourraient maîtriser facilement, deviennent difficiles à gérer. Ce n'est pas un risque naturel à proprement parler, mais c'est une des conséquences des problématiques liées à la gestion de l'eau.
Voilà mes observations générales sur ce bilan, monsieur le président, je vous remercie.