Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 26 mai 2010 à 14h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Article 7

Bruno Le Maire, ministre :

Plutôt que de tourner autour du pot, mieux vaut dire la vérité aux responsables professionnels !

Toutes ces questions sont complexes. Monsieur Guillaume, nous travaillons sur l’appellation « Coteaux du Tricastin ». Nous avons pris contact avec l’INAO, avec les professionnels, et j’espère que nous pourrons vous donner gain de cause.

Chaque dossier est d’une extraordinaire complexité. En fait, il s’agit moins de traiter une affaire que de travailler sur des données géographiques et de ménager des traditions humaines.

À titre d’exemple, lorsque l’on essaie de regrouper, dans le bassin de production vitivinicole de Rhône-Alpes, les vins du Rhône et ceux de la Provence, on provoque un drame ! Les viticulteurs de Provence ont développé des rosés de grande qualité qui se vendent très bien, et ils ne souhaitent donc plus que leurs vins soient liés à ceux de la vallée du Rhône. Ils préféreraient s’unir à la Corse, qui produit également des rosés de grande qualité. Mais les viticulteurs corses se montrent réticents, au nom de la spécificité de leur production.

Si l’on veut avancer, il faut tout à la fois respecter les traditions et les intérêts économiques des territoires et mieux organiser la profession ; nous nous y attachons.

Enfin, messieurs les sénateurs, afin de vous rassurer totalement sur notre engagement, sachez que nous veillons à sécuriser les principes de la régulation européenne.

C’est un dossier capital. Certains États de l’Union prônent la libéralisation des droits de plantation en Europe. Nous y sommes pour notre part absolument opposés ! Tout ce que nous faisons pour encourager le regroupement des interprofessions, pour valoriser les vins français à l’étranger, pour aider la commercialisation et l’exportation n’aurait plus de sens si la subite suppression des droits de plantation permettait à n’importe qui de planter n’importe quoi, n’importe où en Europe ! Dans ces conditions, autant renoncer à nos appellations, à nos terroirs et à la qualité de nos vins !

Nous travaillons beaucoup sur l’avenir de la filière vitivinicole. Cette dernière est certes confrontée à de graves difficultés, mais, par comparaison avec les filières des autres pays d’Europe et même du monde, elle dispose d’atouts considérables.

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