La mission que vous remplissez est d'une grande importance. Après la crise du Covid, qui a montré toutes les limites d'une politique de désindustrialisation sur les 20 ou 30 dernières années, il est nécessaire de se redonner des priorités extrêmement fortes. J'ai du mal à les identifier dans vos propos.
Certains ont parlé du spatial, et je partage leur point de vue. Dans le domaine de la santé, nous avions bien un champion français, mais nous avons été incapables de produire un vaccin.
Dans le secteur industriel, il ne suffit pas seulement d'éviter les délocalisations, il faut aussi relocaliser toute la chaîne de la valeur. Dans le secteur de l'automobile par exemple, si l'on construit quelques véhicules, on ne fabrique pas toutes les pièces, et on est extrêmement dépendant de la grande usine du monde.
Je réitère donc la question qu'ont posée Marie-Noëlle Lienemann et Dominique Estrosi Sassone : quels sont vos échanges avec le haut-commissariat au plan, qui se fait plus que discret ? Comment tout cela s'harmonise-t-il et se construit-il ?
Enfin, je n'ai pas fait beaucoup d'études, mais je n'ai rien compris à ce que vous avez dit à propos de la gouvernance du SGPI. Si on faisait une interrogation surprise à la sortie, j'aurai une mauvaise note, mais je ne suis pas sûr qu'un seul d'entre nous ait la moyenne !
Sans faire du populisme, ni critiquer les technocrates, je voudrais dire que le pluralisme est nécessaire au sein de comités d'experts. Ce n'est pas le cas, par analogie, du comité d'experts du groupe du SMIC, dont les membres sont tous plus libéraux les uns que les autres. Or il existe dans ce pays des ouvrières et des ouvriers qui ont des choses à dire. Comment peut-on les associer, ainsi que d'autres, à cette entreprise destinée à reconstruire la France industrielle ? Il ne faut pas les oublier !