Vous avez raison. Il faut cependant selon moi sortir de cette logique de corps expéditionnaire limité. Il faut abandonner le modèle où nous n'étions capables que de mener des petites opérations, appuyé par une industrie qui est en réalité de l'artisanat de luxe. Quand on produit un canon tous les 18 mois, il s'agit bien d'un artisanat de luxe. Cela est peut être très profitable pour les industriels mais ce n'est pas adapté à la situation. L'exemple des drones TB2 turcs est ce vers quoi il faudrait nous diriger. Accessoirement, ces matériels sont beaucoup plus exportables. Au lieu de se contenter de clients riches, nous pourrions également vendre aux pays africains. On retrouve aujourd'hui des équipements russes en Afrique, ce qui contribue à la politique d'influence de la Russie sur ce continent.
Le troisième élément concerne la nécessaire réflexion sur l'emploi de nos forces dans le cas d'une confrontation. Nous devons savoir projeter de l'aide et des forces en agissant dans tous les champs de la confrontation. Nous devons notamment réfléchir à notre emploi de l'action clandestine. Nous avons perdu la confrontation contre l'Iran dans les années 1980 car ce pays nous attaquait dans le champ clandestin, via des attentats ou des enlèvements. Nous avons été incapables de répondre à ces actions. Il ne faut pas reproduire cet échec.
Enfin, le dernier élément à garder à l'esprit est que la situation aura complétement changé en 2035. Il faut anticiper ces bouleversements futurs. Cela impose de garder une certaine souplesse : il faut disposer de réserves importantes d'hommes, d'équipements mais aussi d'idées.