S'agissant de la vacance à la présidence de l'Ademe, on doit pouvoir rassurer rapidement les uns et les autres. Dans le contexte d'urgence climatique dans lequel nous sommes, la remobilisation devrait se faire vite.
Travailler à l'Ademe, c'est un privilège et une chance. Ceux qui rejoignent ses services en tant qu'intérimaires ou contractuels évoquent une belle expérience, extrêmement valorisante. Certes, il convient de stabiliser les effectifs. Si nous voulons que l'Ademe puisse accomplir ses missions, nous devrons avoir des discussions régulières sur le niveau du plafond d'emplois. Ma priorité, si ma nomination est confirmée, sera de vérifier, au cours des toutes premières semaines, que nous avons les moyens d'accomplir les missions qui nous sont confiées. Cela doit nous conduire à réfléchir au statut de ceux qui travaillent à l'Ademe. Nous n'avons pas à entretenir une précarité excessive et il faudra donc prévoir des emplois permanents.
Sur la question d'un fonctionnement en silo, si la loi 3DS devait nous conduire à travailler en silo, cela irait, je crois, contre la volonté du législateur qui a souhaité une meilleure cohérence au niveau des territoires. L'Ademe doit apporter une expertise et un soutien en matière de transition écologique dans les territoires. Il doit y avoir un travail régulier de coopération entre les délégations, les directions régionales et les services de l'État. Nous devons concilier le respect de la loi, une souplesse de gestion et une réactivité dans la réponse aux sollicitations des entreprises et des collectivités.
L'Agence doit se coordonner avec le Cerema, dont les compétences sont extrêmement pointues dans un certain nombre de domaines, et l'ANCT. Ces deux organismes n'ont à leur disposition ni les fonds ni les expertises pour accompagner certains projets.
Vous m'avez interrogé sur mon engagement en tant que président de l'Ademe. Je suis tout à fait conscient d'être candidat à une fonction d'action et non de représentation. Je m'y engage devant vous, je serai un président à plein temps de l'Ademe. J'assumerai pleinement les missions d'action qui me seront confiées, si vous en décidez ainsi. J'en suis pour ma part convaincu, je serai un bien meilleur président de l'Ademe en restant maire, c'est-à-dire en agissant sur le terrain. Au-delà de mon attachement à mon mandat, il s'agit de la construction d'une synergie qui sera utile. Je serai maire sur mon temps personnel, avec des équipes qui fonctionnent depuis huit ans et un collectif d'élus qui travaille à mes côtés. J'ai déjà pris des dispositions en ce sens pour m'organiser, le cas échéant. Pour autant, si je constatais que les choses étaient trop difficiles, je pourrais envisager une évolution. Très honnêtement, la fonction de maire me semble plus un atout qu'un inconvénient. En tout état de cause, je prends l'engagement d'être président à plein temps de l'Ademe.
S'agissant des conclusions du rapport Transition(s) 2050, il s'agit d'un travail extrêmement important, qui a parfois été le support d'une polémique non justifiée. Cela montre qu'il n'y a pas une seule manière d'atteindre l'objectif de neutralité carbone à l'horizon de 2050. L'un des scénarios est très axé sur la sobriété, y compris en matière de déplacement, de consommation de produits carnés ou d'étalement urbain, avec des conséquences importantes sur nos modes de vie. À l'opposé, un autre scénario fait clairement le pari d'un recours à des technologies de séquestration du carbone, pari aujourd'hui risqué et compliqué.
Ces quatre scénarios font également apparaître des invariants, notamment le développement des énergies renouvelables.
Le développement du nucléaire, qui ne me pose aucun problème à titre personnel, est une donnée dont il faut tenir compte. Au-delà, nous devons nous donner les moyens de développer la chaleur renouvelable. Les réseaux de chaleur représentent aujourd'hui 40 % de notre consommation énergétique finale. Il s'agit donc d'un sujet fondamental sur lequel l'agence peut agir, notamment via le fonds Chaleur dont je sais que le Sénat fait en sorte qu'il soit convenablement doté, voire que sa dotation augmente.