Monsieur le ministre, il ne faut pas se mentir : les délais constitutionnels accordent vingt jours de débat au Sénat, ce qui nous impose, « quoi qu’il en coûte » – je reprends à mon tour cette formule –, de mettre fin à nos travaux vendredi soir. De ce point de vue, une réforme s’impose, mais je ferme cette parenthèse.
Lorsque vous nous demandez d’être cohérents, je suppose que vous ne vous adressez pas à mon groupe. Au début de l’examen de ce texte, nous avons déposé une motion tendant à opposer la question préalable, car nous savions déjà quel était votre préalable : le 49.3.
Parlons du sérieux de nos travaux : franchement et sans être polémique plus que de raison, croyez-vous que la biodiversité soit une affaire de loto ? Pendant le projet de loi de finances comme sur d’autres textes – le projet de loi de financement de la sécurité sociale ou la réforme de l’assurance chômage –, vous n’avez cessé de jouer au loto, en tirant dix fois le même numéro : 49.3 ! Au loto, ce n’est pas possible, et ici, ce n’est pas la loterie parlementaire. On ne joue pas ainsi.
Enfin, sur cette motion, nous nous abstiendrons, car ce n’est tout de même pas aux communistes, avec d’autres sénateurs de gauche, d’arbitrer le jeu hégémonique des droites sur les droites ! Au-delà des questions budgétaires et fiscales, c’est en effet bien cela qui est en jeu : savoir qui exerce l’hégémonie sur les valeurs de droite et sur l’idéologie libérale. Nous vous laissons en découdre et ne comptez pas sur nous pour participer à ce jeu de dupes.