Monsieur le ministre, il s’en est fallu de peu que vous supprimiez 14 000 places d’hébergement d’urgence dans le projet de loi de finances pour 2023. C’est seulement sous la pression des associations et des élus que vous avez reculé.
Maintenant, le froid s’installe et les journaux regorgent d’articles relatant les situations de femmes avec de très jeunes enfants, de femmes enceintes et de mineurs laissés dehors, alors que le 115 ne sait plus où donner de la tête.
Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) ont été fragilisés par les plans d’économie mis en œuvre ces dernières années. La hausse des crédits de cette année ne suffira pas à les remettre d’aplomb.
La réduction de loyer de solidarité mise en place en 2018 a mis un coup de frein à la construction de logements sociaux par les bailleurs sociaux.
Selon la Cour des comptes, près de 300 000 personnes se trouvaient en France, avant même la crise sanitaire, sans domicile – un chiffre qui a plus que doublé depuis la dernière enquête statistique de 2012.
Le département de Seine-Saint-Denis est emblématique : ainsi, faute de place, aucun des 739 appels traités par le 115 le 28 novembre n’a abouti à un hébergement d’urgence ! Mais la crise concerne aussi Lyon, Rennes, Grenoble, Strasbourg, Toulouse et beaucoup d’autres communes.
Il y a, d’un côté, les inscriptions budgétaires et, de l’autre, la terrible réalité que nous rapporte la presse tous les jours et que nous avons de toute façon sous nos yeux.
Quelles nouvelles mesures allez-vous prendre ?