Ma question s’adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
Monsieur le ministre, le porte-parole du Gouvernement, Olivier Véran, est intervenu ce matin à la télévision au sujet des problèmes sur les stocks de Doliprane. Il a tenté de rassurer nos concitoyens en expliquant que la France n’était pas seule concernée, la tension étant mondiale.
Peut-être, mais elle dure depuis quelque temps et touche maintenant les enfants. Au début du mois de novembre, notre collègue Bruno Belin soulevait déjà le problème. Vous aviez alors affirmé prendre la mesure de la situation et vouloir augmenter le volume des stocks et les moyens d’alerte.
Aujourd’hui, c’est le Doliprane pédiatrique qui est en cause. Alors que le froid est arrivé et, avec lui, son cortège d’épidémies saisonnières, nous sommes en rupture. L’impact est particulièrement problématique, car, s’agissant des enfants, le Doliprane est, j’y insiste, le médicament de première intention. Il n’existe aucun substitut. En effet, d’après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’ibuprofène et l’aspirine sont contre-indiqués pour ces populations.
Le principal fabricant, Sanofi, en situation de quasi-monopole avec 98 % des parts de marché sur la présentation pédiatrique, est en grande difficulté. Aucun concurrent ne peut suppléer à la baisse de sa production.
Toujours selon l’ANSM, ces tensions pourraient encore durer plusieurs semaines. On ne peut pas laisser les choses en l’état, car, au-delà des difficultés causées en ambulatoire par ces pénuries, l’effet domino sera inévitable : de plus en plus d’enfants seront orientés vers les hôpitaux, en particulier vers les services d’urgence, alors que ceux-ci sont déjà saturés.
Monsieur le ministre, à court terme, comment votre gouvernement entend-il garantir que nos enfants ne manqueront pas de Doliprane pédiatrique cet hiver ? À plus long terme, comment comptez-vous éviter que de telles situations ne se reproduisent ?