Intervention de Annick Petrus

Réunion du 7 décembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre les trafics de stupéfiants

Photo de Annick PetrusAnnick Petrus :

Ma question s’adresse au ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

La direction générale des douanes et des droits indirects joue un rôle majeur pour la sécurité des Français. En effet, les douanes sont, en autres choses, un acteur majeur de la lutte contre le trafic de drogue. Elles sont ainsi à l’origine de 60 % à 80 % des saisies de stupéfiants sur le territoire national.

De plus, si le rôle des douanes dans la lutte contre le trafic de stupéfiants est encore trop souvent sous-estimé, il est amené à se renforcer. Ce trafic est resté dynamique et n’a que peu souffert de la crise sanitaire. La menace qui lui est liée ne cesse de s’accroître : les flux et les saisies augmentent, tout comme la criminalité connexe ; nos ports et aéroports restent vulnérables. La consommation de drogues demeure également très élevée, ce qui soulève un vrai enjeu de santé publique.

La situation apparaît désormais critique en France, du fait des multiples voies d’entrée de la drogue sur le territoire national : au trafic maritime en provenance d’Amérique du Sud s’ajoutent les échanges terrestres avec les pays frontaliers, ainsi que le fret postal et express depuis l’ensemble du monde.

Nos territoires ultramarins, comme Saint-Martin, sont donc particulièrement vulnérables. Ils doivent faire l’objet d’une attention spécifique du fait de leur situation géographique, à la croisée d’importantes routes maritimes et aériennes vers l’Union européenne.

Saint-Martin, je vous le rappelle, se situe bel et bien au sein du territoire douanier communautaire. Malheureusement, aujourd’hui, ce territoire ne bénéficie d’aucune protection face à ces trafics, faute d’effectifs.

En effet, deux douaniers seulement sont en poste à ce jour sur l’île, soit un effectif clairement insignifiant pour un territoire de près de 53 kilomètres carrés, dont la zone économique exclusive avoisine les 300 kilomètres carrés.

Dès lors, monsieur le ministre, ma question est simple : allez-vous laisser la France ouverte à toutes sortes de trafics ? Voyez-vous, Saint-Martin, c’est aussi la France !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion