Intervention de Brigitte Lherbier

Réunion du 7 décembre 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Aide sociale à l'enfance

Photo de Brigitte LherbierBrigitte Lherbier :

Madame la secrétaire d’État chargée de l’enfance, l’Unicef a rendu dernièrement un rapport très inquiétant sur la protection de l’enfance en France.

Il y constate qu’un enfant est tué par ses parents tous les cinq jours et que les hospitalisations pour violences physiques commises par les parents ont augmenté de 50 % entre 2017 et 2020.

La police, la gendarmerie, les procureurs font régulièrement état de cette violence intrafamiliale, qui a atteint une ampleur particulièrement grave pendant le confinement. Adrien Taquet, alors secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, y était très attentif et se montrait inquiet pour l’avenir.

Les violences faites aux femmes sont désormais combattues avec véhémence par tous. Cette lutte est devenue une priorité nationale. C’est parfait, mais qu’en est-il de la maltraitance envers les enfants ?

Si la situation de crise que traverse l’aide sociale à l’enfance est très préoccupante à l’échelle nationale, notamment du fait du nombre important des mineurs étrangers isolés, elle l’est particulièrement dans mon département du Nord, premier département français pour le nombre d’enfants placés.

La moitié des décisions des juges des enfants concernent des mesures de protection de l’enfance. La presse locale expose, toutes les semaines, des situations préoccupantes où les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Actuellement, dans le Nord, 270 ordonnances de placement ne peuvent être honorées faute de places d’hébergement pour ces enfants en détresse. Ceux-ci restent exposés aux dangers qui les menacent chez eux.

Le rapport de l’Unicef est un nouveau signal d’alarme. Un véritable plan national de protection de l’enfant hors de son foyer et de veille à domicile doit être mis en œuvre par le Gouvernement pour épauler les départements.

Une stratégie globale nationale est nécessaire pour assurer une protection renforcée. C’est un devoir de solidarité nationale à apporter aux départements submergés par la précarité des familles, l’afflux de mineurs isolés étrangers et, surtout, par la violence rencontrée dans tous les coins de France.

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