Oui, madame la sénatrice Brigitte Lherbier, le dispositif de protection de l’enfance est en tension.
Oui, les signaux enregistrés à la sortie de la crise sanitaire sont au rouge, et même au rouge vif, tant sur les violences commises sur les enfants que sur la santé mentale de nos enfants ou que sur le nombre de placements. Celui-ci est bien en forte augmentation, de plus de 10 % dans le département du Nord comme dans bien d’autres départements et territoires particulièrement affectés par les conditions socio-économiques.
Tel est bien le cas, en dépit de ce qui a été fait au cours du précédent quinquennat – vous y avez fait allusion, madame la sénatrice –, en dépit aussi de l’investissement très fort des départements sur cette politique prioritaire.
C’est pourquoi le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de faire de l’enfance et de sa protection une priorité du nouveau quinquennat. Lors de la récente réunion, autour de la Première ministre, du comité interministériel à l’enfance, 40 actions et 50 priorités ont été définies ; tous les ministères sont engagés et j’assurerai la coordination de cette politique.
Il m’appartient aussi, madame la sénatrice, de mettre en œuvre la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants, dont vous conviendrez que l’adoption est assez récente, qui offre une forte impulsion.
Le groupement d’intérêt public (GIP) France enfance protégée permettra une meilleure coordination des acteurs au niveau national. Les comités départementaux de protection de l’enfance permettront quant à eux une action mieux coordonnée à l’échelle départementale. Il ne faut pas que l’État soit le seul acteur, mais il faut plus d’État, aux côtés des départements : c’est bien le rôle de ces comités, qui seront mis en place à partir du 1er janvier prochain dans les départements prioritaires – le président du conseil départemental du Nord m’a dit qu’il en créerait un.
Reste bien sûr la question, très complexe, des hommes et des femmes qui prennent en charge ces enfants. Vous savez que la politique de revalorisation des travailleurs sociaux est une priorité du Gouvernement. Nous sommes mobilisés ! Nous le sommes tous, pour prendre en charge les publics les plus vulnérables, pour les protéger, pour les accompagner, pour leur assurer un avenir et renforcer l’égalité des chances. C’est notre priorité, vous pouvez donc compter sur mon engagement.