Intervention de François Toujas

Commission des affaires sociales — Réunion du 14 décembre 2022 à 9h30
Audition de M. François Toujas président de l'établissement français du sang

François Toujas, président de l'Établissement français du sang :

Aucune revalorisation ne s'est produite entre 2015 et 2021. Sans accroissement de ressources, notre modèle économique est en jeu. Quels moyens nous faudrait-il ? Je l'ai dit sans trop le dire tout en disant : si nous avons besoin de 30 millions d'euros, auxquels il faut ajouter 30 millions d'euros de choc de chiffre d'affaires et 30 millions d'euros de choc inflationniste, nous atteignons 90 millions d'euros.

Une enquête administrative est en cours au sujet de l'incendie en Guyane. Nous procéderons si nécessaire à des réparations ou à des sanctions. La sécurité des agents doit être la même partout sur le territoire.

Concernant les enjeux d'égalité dans l'accès à la santé, l'Établissement français du sang garantit que la poche de sang donnée à Saint-Laurent du Maroni, à Bordeaux ou à Mayotte est exactement de la même qualité. Une étude a été menée sur la prise en charge des personnes drépanocytaires, mais aussi sur les enjeux comparés d'allo-immunisation à Paris et en Guyane : dans les deux cas, le niveau est le même. Cela signifie que, chez des sujets drépanocytaires, le phénotype étendu de la personne est étudié afin d'éviter les problèmes au moment de lui donner du sang, d'où la nécessité que davantage de personnes noires viennent donner leur sang, malgré les difficultés fortes de mobilisation notamment en Guadeloupe et en Martinique.

L'Établissement français du sang incarne la solidarité nationale. Nous tâchons de faire en sorte que chaque région soit autosuffisante ; toutes les régions françaises le sont sauf l'Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Martinique, Guadeloupe et Guyane. Pour ces régions, la solidarité nationale permet de prendre en charge ce déficit.

Nous collectons dans tous les départements, sauf deux : la Guyane et Mayotte. Le directeur général de la santé, le professeur Salomon, a signé une lettre début 2021 pour demander à Santé publique France d'analyser les conditions d'un retour et d'un accès aux dons dans ces départements. Épidémiologiquement, les résultats montrent que nous ne pouvons pas le faire, car cela représenterait un risque pour la santé des personnes recevant ces produits, par exemple du fait du paludisme.

Je ne sais pas s'il existe un droit à donner son sang, mais il existe un devoir de le donner, au nom de la solidarité ; à ce titre, il est positif que nous ayons pu ouvrir le don de sang aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le droit est du côté des patients ; il est celui de recevoir les produits les plus sécurisés possible.

Je salue le travail réalisé par l'association de Morne-à-l'Eau. Des collectes ont été faites à Saint-Martin et Saint-Barthélemy : cela a coûté très cher. Le problème aux Antilles est celui du recrutement de personnel : biologistes, médecins de collecte... Sans cela, la collecte se ferait.

La prise en charge de la collecte dans les DOM est importante. Elle doit être d'autant plus efficace que la collecte peut également servir à soigner certains Antillais vivant en Île-de-France.

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