Effectivement, cette pandémie a été d'une ampleur inégalée dans un passé proche, la question posée est celle de la taille critique qui est nécessaire pour faire face, cela suppose des renforts dans la durée - des hommes et des femmes qui se sont engagés sans discontinuer pendant deux ans, il faut des forces vives et une forte mutualisation pour faire face, ce qui est plus difficile lorsque l'organisation est morcelée. L'agence peut vous paraitre un « mastodonte », mais que dire alors de ses homologues étrangères, certaines sont bien plus importantes...
S'agissant de la logistique et de l'organisation territoriale, SPF est organisée pour mettre en place une gestion de crise en 24 heures, dans un écosystème pilotée par le ministère de la santé, nous sommes alors en lien toutes les heures avec le centre de crise. Nous avons un stock d'iode en cas d'accident nucléaire, le plan iode est interministériel et piloté par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, les doses d'iode sont mobilisables par le préfet.
La question des masques périmés a été largement débattue en 2020. SPF a agi alors sur instruction du ministère de la santé : des maques étaient périmés mais sans date de péremption, nous avons fait des tests montrant qu'ils étaient imparfaits, mais, face à la pénurie, le ministère a demandé à SPF de les tester de nouveau pour les distribuer non pas aux soignants, mais à des publics moins exposés, ce que nous avons fait - je le redis : à la demande du ministère.
Des doses de vaccin ont été jetées, SPF avait passé commande sur instruction et pilotage du ministère, les décisions avaient été prises dans un contexte de forte incertitude face à l'évolution de l'épidémie - ce qui était aussi le cas pour les autres États.