Vous avez évoqué votre crainte de manipulation de l'information, notamment lors de scrutins électoraux. De mon point de vue, la meilleure façon de lutter contre la désinformation consiste à s'assurer de la vitalité des médias dits traditionnels, c'est-à-dire des groupes audiovisuels publics européens et des groupes de presse, car ce sont eux qui travaillent à corriger la désinformation et prévenir la manipulation de l'information. Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne (PFUE), les représentants des groupes audiovisuels européens s'étaient réunis à Paris pour réaffirmer l'importance de leur rôle dans ce domaine auquel ils consacrent beaucoup de temps.
Il faut aussi veiller à ce que s'applique rapidement le règlement DSA, car la désinformation, la manipulation de l'information, les théories du complot et tout ce qui s'ensuit concernent principalement les réseaux sociaux. L'information diffusée par les réseaux sociaux n'est pas une information professionnelle, mais de l'opinion véhiculée via des communautés créant des bulles de vérités et de contre-vérités. Malheureusement, les plateformes qui façonnent ces mauvaises informations refusent de mettre à disposition leurs données pour que ces phénomènes puissent être étudiés, comme nous l'avions proposé avec Florence Blatrix Contat pour améliorer le DSA. Celui-ci permettra-t-il de contrôler les plateformes qui encouragent, par leur modèle économique, la circulation de cette désinformation ? Nous verrons. Appliquons déjà les textes existants, c'est important.