Je voudrais revenir sur la séance budgétaire du 5 décembre dernier. Lors de l'examen de la mission « Aide publique au développement », nous avons été surpris, non du fait que la commission des finances dépose des amendements, ce qui est bien légitime, mais que ces amendements - pour mémoire, il s'agit des amendements II-4 et II-499 rectifié - aient été déposés sans échanges préalables, ni avec notre commission, ni avec les rapporteurs pour avis. On m'a dit que je devais me satisfaire d'un rabot de 200 millions d'euros de dépenses pour l'aide publique au développement, car le montant initialement envisagé était de 400 millions d'euros ! Monsieur le président, il me semble que cette méthode est désobligeante, et qu'il faut un minimum de décence et de respect dans nos échanges. Cela s'est terminé avec un scrutin public, pour s'assurer de l'adoption de l'amendement de la commission des finances...
Par ailleurs, cela fait un an et demi que nous demandons la mise en place de la commission d'évaluation et de contrôle sur l'aide publique au développement prévue par la loi du 4 août 2021. Si l'Assemblée nationale supprimait l'amendement II-1268 du Gouvernement, que nous avons soutenu, nous repartirions pour une nouvelle attente. Une partie de notre excellent travail collectif pour faire adopter la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales d'août 2021 se trouve détricoté, du point de vue financier comme de celui d'un des outils majeurs voulu par la commission. J'espère que la majorité sénatoriale sera plus sensible, les prochaines années, à l'importance de l'aide publique au développement.