Intervention de Gilles Lazimi

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 17 novembre 2022 : 1ère réunion
Audition de M. Gilles Lazimi et Mme Catherine Vidal membres du hce

Gilles Lazimi, co-président de la commission « Santé, droits sexuels et reproductifs » du HCE :

S'agissant du combat contre les stéréotypes et de la violence médicale, il a été annoncé que des cellules seraient mises en place dans les universités pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Nous ne disposons pas, aujourd'hui, d'études quant à leur réelle mise en place. Il serait pourtant de bon ton que nous ayons des informations.

La lutte contre les inégalités est nécessaire en médecine. Deux étudiantes, Sara Eudeline et Amélie Jouault, ont réalisé une étude auprès de 2 000 internes en médecine générale, les interrogeant sur ce qu'ils pouvaient vivre. 40 % des répondants déclarent du harcèlement moral, 18 % du harcèlement sexuel - soit un cinquième de la promotion -, et 62 % déclarent des discriminations, majoritairement liées à leur genre ou à leur apparence. Nous avons ainsi un travail important à réaliser auprès des enseignants et des étudiants. Cela interviendra dans la prise en charge des femmes, et des femmes victimes de violences. J'ai dirigé une étude de Valérie Auslender, ayant mené à la parution du livre Omerta. Elle montrait que les étudiants vivaient des discriminations et des violences, qu'ils voyaient des femmes victimes de violences, et que la prise en charge n'était absolument pas adéquate. Nous devons travailler sur tous ces champs. Ces cellules doivent être mises en place pour changer les choses.

On parle de féminisation du corps médical, et tant mieux. Pour autant, le nombre de postes de professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH) et de chefs de service reste majoritairement masculin. Cela doit évoluer.

Enfin, tant que les cellules de violences sexistes et sexuelles ne se mettront pas en place, les ambiances sexistes et les agressions ne cesseront pas dans ces services. Lorsqu'elles prendront fin, la prise en charge de ces femmes s'améliorera elle aussi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion