Nous avons bien conscience que le sujet sur lequel nous avons décidé de travailler - la santé des femmes - n'est pas vierge. Avant nous, d'autres ont travaillé et travaillent encore parallèlement. La délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale vous a peut-être déjà auditionnés, ou va le faire. Elle travaille aussi sur ce sujet.
Au Sénat, depuis le rapport sur la pornographie, nous avons pris goût au fait de porter des sujets jusqu'alors ignorés, qui peuvent faire l'objet d'un fort retentissement médiatique. Qu'est-ce qui, aujourd'hui, vous semble n'avoir pas été suffisamment exploité, et vous paraît étudiable de notre part ? Je rappelle que nous ne sommes pas un centre de recherche. Nous n'avons pas d'échantillons sur lesquels travailler.
Je pense notamment à la dimension intersectionnelle des questions de santé. Je pourrais citer les sujets « femmes et migrantes », « femmes et handicap », ou autres. Ce ne sont pas des niches, à mes yeux, mais bien des dimensions du sujet.
Par ailleurs, qu'est-ce qui a été fait et étudié sur le genre et la santé mentale ? Comment les questions de genre, sexe et santé se percutent-elles ? Le sexe et le genre sont aujourd'hui étudiés selon des approches dissociées. Où classons-nous, en matière de santé, une personne transgenre ? Est-elle classée dans son genre ou dans son sexe ? Comment étudions-nous la médicalisation de la transidentité ? Je ne suis pas sûre que nous nous orientions sur ce sujet, mais il reste dans le débat. Votre point de vue m'intéresse. Dans les questions de santé sexuelle et reproductive, comment identifions-nous les dissonances de sexe biologique, de naissance, et de genre ?