Nous avons mené des études montrant très clairement que les femmes migrantes subissaient plus de violences au pays, sur le trajet, mais aussi en France, notamment de la part de l'hébergeur. Nous disposons également de multiples études sur la santé, montrant que leur santé est beaucoup moins bonne et que les programmes de prévention bénéficient davantage aux personnes qui en ont le moins besoin. Elles ne s'adressent pas à ces femmes avec les bons outils et les bons moyens. On s'appuie sur une fameuse égalité, alors que nous avons besoin d'équité. Nous devons en faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin. En l'occurrence, lorsqu'on s'intéresse au suivi des femmes en termes de prévention du cancer du col de l'utérus, de vaccination ou de mammographies, on s'aperçoit que les femmes migrantes, mais aussi leurs filles, accèdent à un plus faible nombre de dépistages que des personnes françaises depuis plus longtemps.
Sur la santé mentale, l'étude mentionnée par Catherine Vidal illustre la multitude de déterminants de santé. L'action des médecins est une chose, mais celle de la société occupe une place encore plus importante. Avoir un travail, un logement, de l'électricité, améliore considérablement la santé des individus. Si nous nous référons aux travaux réalisés par le HCE sur les femmes et les métiers du soin, ou ceux qui ont persisté pendant le confinement dû au Covid, nous constatons que leur état de santé s'est aggravé. Là aussi, nous avons beaucoup à faire.