Intervention de Vincent Segouin

Délégation aux entreprises — Réunion du 8 décembre 2022 à 9h50
Examen du rapport d'information relatif aux difficultés des pme et eti face au défi du commerce extérieur

Photo de Vincent SegouinVincent Segouin, co-rapporteur :

J'aime bien la formule de Daniel Laurent « On vit dans le luxe », et je la partage à 200 %.

Pour répondre à Jean-Pierre Moga, oui, le temps pour construire en France est démesuré, cela rejoint notre constat d'une administration qui n'est pas partenaire des entreprises.

Je suis mille fois d'accord avec la remarque de Daniel Salmon sur l'application des clauses miroirs. Dans mon rapport dans le cadre des travaux de la commission des Finances, nous faisions remarquer que nous augmentons les effectifs pour contrôler le respect des normes françaises dans les productions agricoles, pour les produits français, sans voir ni contrôler si les mêmes normes sont appliquées sur les produits importés. L'exemple le plus flagrant est le cas du diméthoate, qui a été interdit en France. Bilan, pour les agriculteurs, cela signifie une production de cerises qui peut varier de 100 à 20 : on n'installera jamais un jeune avec des conditions pareilles ! Dont acte, on veut de la cerise sans diméthoate pour la protection des consommateurs et la santé publique. Mais pendant ce temps-là, on importe des cerises de Turquie qui ont du diméthoate, sans même vérifier s'il y a des résidus, des traces ou pas. On s'entretue. Ni plus ni moins. Donc pour l'application des clauses miroirs, je suis mille fois d'accord.

Pour répondre sur la souveraineté, je suis d'accord également. Pour moi, l'argent public que l'on prend sur des entreprises qui sont ultra bénéficiaires, c'est justement pour soutenir des entreprises qui ne trouvent pas forcément de rentabilité. C'est le cas par exemple de l'agriculture : on apporte des aides pour maintenir notre agriculture car on en a besoin si jamais il y a un renversement ou un problème climatique dans le monde. On ne veut pas vivre que des importations. Je n'ai aucun problème avec ce constat, et je considère que c'est de la bonne utilisation de l'argent public. En revanche, prendre l'argent public sur des entreprises qui sont fortement taxées, et le saupoudrer et donner des chèques partout, je trouve cela ridicule et je pense qu'il faut arrêter cette gabegie. Choisissons les bonnes entreprises, assumons d'apporter du soutien à des entreprises parce qu'elles nous assurent la sécurité ou l'alimentation.

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