Je ne sais pas si les tensions se sont durcies, et l'état des relations entre les deux communautés n'était pas l'objet spécifique de notre déplacement. Il y a néanmoins un geste fort qui est celui d'un parti qui ne veut pas siéger dans une alliance gouvernementale et qui est à l'origine d'un blocage institutionnel. Cela en dit long sur l'état des relations entre les deux communautés, ce qui est préjudiciable pour le pays.
Concernant la situation à Belfast, nous ne nous y sommes pas rendus pour constater l'évolution de la situation. Néanmoins, je pense qu'il y a deux niveaux de relation à appréhender. D'abord, la relation des irlandais avec l'Union européenne, très différente si l'on se place du point de vue de la république d'Irlande ou de celui de l'Irlande du Nord qui considère l'UE à travers le prisme du Royaume-Uni. Ensuite, il y a la relation entre l'Irlande du Nord et la république d'Irlande. Sur ce point, on ressent que les irlandais ne souhaitent pas revivre une partition autour de la frontière, quelles que soient leurs opinions. Ils ne souhaitent pas revenir à la situation d'avant les accords du Vendredi Saint et la disparition des miradors. Lors d'un précédent déplacement aux côtés du président du Sénat Gérard Larcher, nous avions pu nous rendre dans un ancien poste frontière qui rappelait les miradors, les voitures incendiées et les morts engendrées par ce conflit. On sent que les Irlandais n'ont pas envie de revivre cela.