Intervention de Gérard Longuet

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 27 octobre 2022 à 10h38
Audition publique sur les problèmes de corrosion sous contrainte rencontrés sur le parc électronucléaire d'edf

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

En ma qualité de sénateur, il me revient de vous accueillir dans ces bâtiments aussi majestueux que peu pratiques.

Parmi nos responsabilités de parlementaires figure le devoir d'informer nos compatriotes sur un certain nombre de réalités scientifiques, pour en donner l'état de l'art.

Nos rapports, souvent orientés sur les questions nucléaires, constituent en partie l'origine et la raison d'être de l'OPECST. Ce choix du nucléaire remonte à la IVe République et aux déclarations de Pierre Mendès France, que j'aime à citer pour illustrer la continuité de la volonté nationale d'assurer à notre pays une indépendance énergétique, dans un temps où nous étions privés d'énergie fossile.

Force est de reconnaître que nous avons extraordinairement progressé en termes de transparence et de connaissances scientifiques, en particulier dans le secteur de l'énergie et notamment du nucléaire. Si le manque de transparence a parfois inquiété nos compatriotes, il existe désormais un accès à l'information rassurant qui permet de débattre, comme ce fut le cas au sujet de Flamanville il y a trois ans. L'Office a également abordé la métallurgie des cuves en 2016. S'il n'est pas certain que tous les problèmes aient été résolus, les excès d'inquiétude et de potentiels soupçons d'indifférence ont néanmoins pu être dissipés.

Dans quelles conditions ces corrosions sous contrainte ont-elles été identifiées et pourquoi ne l'ont-elles pas été plus tôt ? Des réponses peuvent être apportées, j'en suis convaincu. Par ailleurs, la science et la connaissance progressent. Je note que si la satisfaction est à l'horizon, elle recule chaque fois que nous avançons, à mesure que nous maîtrisons mieux la connaissance de tel ou tel sujet.

Quelles sont l'origine, l'ampleur et la gravité des problèmes de corrosion sous contrainte ? Il vous appartiendra d'exposer vos points de vue respectifs.

Comment les contrôles et réparations nécessaires seront-ils réalisés ? Quelle sera leur durée ? À ma connaissance, la production annuelle du parc nucléaire français avoisine 300 térawatts, quantité manifestement insuffisante. Les attentes politiques, sur le plan national et même européen, sont également considérables sur ces questions.

Quelles garanties offrent les contrôles et les réparations quant à la maîtrise de ce risque ? Enfin, derrière cette colline se trouve-t-il une montagne cachée qui nous attend ? Tel est le sujet qui nous rassemble.

Je vous présente par avance mes excuses, car je devrai partir un peu avant la fin de l'audition. Il se trouve que le Sénat a mobilisé la Commission des affaires économiques pour visiter le futur centre de stockage en couche géologique profonde des déchets nucléaires de haute et moyenne activité à vie longue, dit Cigéo, à Bure dans la Meuse. J'ai l'obligation d'accueillir mes collègues, sachant qu'en tant que ministre de l'Industrie en 1993 et 1994, j'ai accepté de ne pas me résigner à la formule « Pas dans mon jardin ». De fait, c'est dans le jardin de la Haute-Marne et de la Meuse que se trouve le futur centre de stockage. Ainsi, j'expliquerai comment nous avons survécu aux tensions naturelles et légitimes que suscite la perspective d'un tel projet, sans lequel aujourd'hui nous parlerions non pas de nucléaire, mais de fin du nucléaire. S'il existe une perspective de continuité, c'est parce que des citoyens acceptent d'assumer leur part de responsabilité au service d'une forme d'énergie qui a assuré et assurera à notre pays l'indépendance, la décarbonation et un bonheur collectif.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion