Intervention de Cédric Lewandowski

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 27 octobre 2022 à 10h38
Audition publique sur les problèmes de corrosion sous contrainte rencontrés sur le parc électronucléaire d'edf

Cédric Lewandowski, directeur exécutif du groupe EDF en charge de la direction du parc nucléaire et thermique :

S'agissant de la question de l'excès de zèle, nous avons eu le sentiment d'avoir une approche pragmatique, avec la sûreté comme priorité absolue. Quand vous êtes confronté à un défaut inconnu, situé dans un circuit auxiliaire du circuit primaire, il est impératif de prendre un maximum de précautions. Le temps semble nous donner raison, car la taille et la profondeur d'un certain nombre de fissures, notamment lorsqu'elles sont localisées sur l'ensemble de la circonférence, renvoient à des analyses de sûreté qui doivent être remises sur le métier. C'est le travail que nous menons actuellement, conjointement avec l'ASN et l'IRSN. Nous n'avons donc pas le sentiment d'en avoir trop fait. Par ailleurs, la réglementation française stipule qu'il n'est pas possible d'admettre de défauts sur ce type de tuyauterie. Nous devons garantir à nos concitoyens que le matériel du circuit primaire est dans un état d'exception.

Je tiens également à vous rassurer : la corrosion sous contrainte n'a pas causé l'arrêt d'un tiers de l'appareil de production. En effet, les sujets se cumulent en cette période avec le programme du Grand carénage qui doit permettre de passer de 40 à 50 ans de vie pour les réacteurs de 900 mégawatts. Or, ces travaux initiés depuis deux ans conduisent à arrêter ces réacteurs pendant six mois. C'est bien le cumul de ces travaux considérables et de la corrosion sous contrainte qui a occasionné une perte de production conséquente. Ainsi, nos prévisions estiment un productible compris entre 280 et 300 térawattheures pour l'année 2022.

L'ensemble des analyses internationales, de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et de l'Union européenne, s'accorde sur le fait que la consommation d'électricité connaîtra des courbes de croissance considérables au cours des prochaines années, notamment du fait de nouveaux usages. Ainsi, nous aurons besoin de toute l'électricité décarbonée possible, dans le domaine du renouvelable et du nucléaire. C'est pourquoi EDF propose de prolonger la durée de vie de ses centrales et a déposé un dossier auprès du Gouvernement au printemps 2021 pour la construction de six EPR2. Par ailleurs, nous considérons que les petits réacteurs, les SMR, pourraient être un complément fort utile, à la fois à l'international et sur le sol français, pour un certain nombre d'usages dans les prochaines années. Nous avons créé un consortium avec TechnicAtome, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et Naval Group pour concevoir un réacteur de 170 mégawatts électrique. Nous espérons proposer au Gouvernement un design du SMR NUWARD en 2023.

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