Je représente le Sénat au comité de bassin Adour-Garonne, auquel je participerai demain matin. Ce que vous avez mentionné est particulièrement prégnant en Occitanie, la pluviométrie étant déjà en baisse de 20 %. Les températures des eaux de la Garonne flirtent avec les 30 degrés tous les étés, ce qui rend très difficile le fonctionnement de la centrale de Golfech. Or si la température de l'eau prélevée est trop élevée, on ne peut refroidir correctement la centrale.
Concernant la qualité, on ne risque pas de trouver les micropolluants qu'on ne cherche pas. La chimie s'est énormément développée ces dernières années. Les mises sur le marché de nouvelles molécules chimiques connaissent une croissance exponentielle. Nous avons réalisé avec le comité de bassin un colloque sur les micropolluants de l'eau le 11 juillet dernier à Bordeaux. Les professeurs de chimie nous ont informés de ce sujet, qui est jusqu'à présent impensé et qui émerge. Il faut absolument s'en préoccuper.
Certes, la qualité de l'eau est bonne, mais certains éléments ne sont pas recherchés, notamment les microplastiques. Il faudra trouver des moyens pour faire en sorte que cette pollution n'arrive pas chez les consommateurs et certainement intervenir sur le plan législatif pour la limiter.
Par ailleurs, je reviens d'un déplacement sénatorial au Maroc, où nous avons rencontré le ministre de l'équipement et de l'eau. Le Maroc a mis en place une politique nationale de l'eau qui correspond au grand cycle de l'eau. Peut-être pourrions-nous envisager à l'avenir une sorte de « politique chapeau » de l'eau. Comment la mettre en oeuvre ? Certaines communes et certains territoires vont subir de grandes sécheresses. Il va également falloir se pencher sur la question des soutiens d'étiage.
Ne conviendrait-il pas également de mettre en avant le fait que l'eau est vitale pour l'agriculture et les industriels et qu'il s'agit d'une priorité absolue ? Nous avons vécu cet été une alerte, mais peut-être allons-nous devoir changer beaucoup de choses au sujet de notre politique de l'eau pour faire face à la réalité qui est devant nous.