L’eau est un bien commun inaliénable. On a longtemps cru que, en France, son accès était garanti pour tous et pour tous les usages. Toutefois, en 2022, 80 % des départements furent soumis à des obligations de restriction, dès l’hiver pour certains d’entre eux. Les sécheresses inédites et intenses annoncent un niveau jamais atteint du bouleversement climatique, qui a touché le cycle même de l’eau.
Ce n’est pas un aléa météorologique, c’est une transformation qualitative – élargissement et assèchement de la couche atmosphérique, baisse et non-reconstitution des nappes phréatiques – qui impose des changements de pratiques dans tous les secteurs : vie quotidienne, nucléaire, industrie, agriculture. Si cette dernière est parfois montrée du doigt, elle peut être aussi source de solution en s’adaptant à des cultures plus économes en eau et en favorisant le stockage carbone.
Face à la raréfaction de la ressource, le partage de l’eau devient un enjeu crucial, objet de conflits, parfois dramatiques comme à Sivens avec la mort de Rémi Fraisse. C’est le cas aussi autour des bassines. De ce point de vue, l’assimilation des protestations à de l’« écoterrorisme » ne résout rien, au contraire.
Les chercheurs alertent sur le caractère structurel des modifications en cours. Madame la secrétaire d’État, pensez-vous possible – en ce qui nous concerne, nous le jugeons nécessaire – de mieux partager la connaissance et les analyses scientifiques ? Si oui, comment ? Nous proposons, pour notre part, un doublement des crédits de la recherche.
Quelle modification le Gouvernement entend-il soutenir pour le partage de la ressource en eau : évolution de l’agriculture vers l’agroécologie ? Limitation de l’impact du nucléaire ? Priorisation des usages essentiels du quotidien face aux usages superflus ou de confort ?