Intervention de Isabelle Briquet

Réunion du 10 janvier 2023 à 14h30
Mieux rémunérer le travail en france : la nécessité d'un grenelle sur les salaires — Débat interactif

Photo de Isabelle BriquetIsabelle Briquet :

Madame la ministre, la question des salaires ne peut s’envisager sans évoquer celle du salaire différé, qui regroupe les indemnisations chômage, les cotisations d’assurance maladie, de retraite, en d’autres termes les cotisations sociales. Ce salaire fait donc intégralement partie de l’attractivité des métiers, notamment des plus pénibles d’entre eux.

Ce concept économique est déjà bien connu du Gouvernement puisque nous aurons examiné pas moins de deux textes sur ces sujets depuis le début de la session parlementaire : la deuxième réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraites, présentée aujourd’hui même.

Cette part de salaire semble n’être pour le Gouvernement qu’une simple marge de manœuvre économique. Or les cotisations sociales sont essentielles au bon fonctionnement de nos caisses d’assurance collective et constituent le ciment de la solidarité intergénérationnelle dans notre pays.

L’entêtement idéologique libéral et la flexibilisation du marché du travail ont conduit à une réduction de la part consacrée aux cotisations sociales dans les salaires, comme en attestent la facilité avec laquelle le Gouvernement met régulièrement en œuvre des exonérations de cotisations ou encore l’instauration de primes financées par la TVA et la contribution sociale généralisée (CSG), donc par les travailleurs eux-mêmes.

Ces exonérations représentent bel et bien des baisses de salaire, qui mettent à mal notre système collectif et solidaire de protection sociale.

Madame la ministre, notre système de protection sociale lié au travail mérite d’être renforcé. Dans une perspective de justice sociale et d’attractivité des métiers pénibles, quelle est votre position sur le salaire différé ?

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