Intervention de Carole Grandjean

Réunion du 10 janvier 2023 à 14h30
Mieux rémunérer le travail en france : la nécessité d'un grenelle sur les salaires — Débat interactif

Carole Grandjean :

Je commencerai par rappeler un principe de base, madame la sénatrice : ce n’est pas l’État qui décide du montant des salaires.

Je rappellerai ensuite que, selon le rapport que Christine Erhel et Sophie Moreau-Follenfant ont remis à la ministre du travail en décembre 2021, ce sont les conditions de travail les plus morcelées qui créent la pauvreté : horaires atypiques, temps partiels, successions de contrats courts…

En 2019, le taux moyen de pauvreté était de 14, 6 % dans l’ensemble de la population et de 6, 9 % chez les seuls salariés. Ce taux était de 15, 1 % pour les salariés à temps partiel. Il s’élevait même à 24 % pour les salariés à temps partiel dont la quotité de travail était inférieure ou égale à 50 % d’un temps plein. C’est très frappant.

Je rappelle encore une fois que, à la fin de l’année 2022, le pouvoir d’achat des ménages était de 2 % supérieur au niveau de la fin de l’année 2019, sous l’effet conjugué de la hausse du Smic, de l’augmentation des créations d’emplois et des mesures en faveur du pouvoir d’achat votées en 2022. Notre système protecteur du Smic est un atout.

Enfin, je le redis, le salaire horaire net moyen atteignait 16, 3 euros en 2020. Le premier décile est à 1 343 euros mensuels, le neuvième à 4 033 euros. Seulement 1 % des Français gagnent plus de 9 638 euros par mois. La médiane, qui se situe à 2 500 euros, est relativement constante.

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