Madame la ministre, depuis plusieurs années, l’économie française est à la peine, et beaucoup de nos concitoyens éprouvent des difficultés pour s’en sortir au quotidien. Déjà, en 2018, les « gilets jaunes » alertaient l’opinion sur la paupérisation des territoires et de franges entières de la population : fractures territoriales et fractures sociales.
Au cours de mes déplacements sur le terrain, j’entends fréquemment – comme, je suppose, mes collègues – des agriculteurs, des artisans, des employés, me dire que le travail ne paie plus. Pourtant, ces acteurs économiques du territoire font partie de cette France qui se lève tôt et qui ne compte pas toujours ses heures, souvent dans des métiers ou des filières difficiles.
Le poids des normes et des charges laisse peu de marges de manœuvre pour investir sur l’avenir et augmenter les salaires. Et nous devons aussi rester compétitifs. Des secteurs entiers qui ne manquent pas d’activité peinent à recruter, notamment en raison des niveaux de salaire. Je pense aux soignants et aux enseignants, pourtant si nécessaires, dont les métiers n’attirent plus les jeunes.
La crise sanitaire, la guerre en Ukraine ont conduit à des bouleversements supplémentaires qui ont des conséquences directes sur la vie quotidienne de nos concitoyens : pertes de revenus, hausse du prix des énergies et des matières premières, difficultés d’approvisionnement, hausse des taux d’intérêt et restrictions sur les prêts…
Tous ces effets délétères concourent à un appauvrissement général, en particulier dans les territoires éloignés des métropoles et de leur dynamisme. On comprend d’autant mieux les attentes des Français sur les salaires et leurs inquiétudes quant à la réforme des retraites.
Madame la ministre, quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour redonner de l’espoir à tous ces actifs qui veulent pouvoir vivre dignement du fruit de leur travail et, plus largement, pour réduire ces fractures françaises ?