Madame la ministre, mieux rémunérer le travail nécessite avant toute chose de favoriser l’égale rémunération des femmes et des hommes. C’est sur ce point que je voudrais aujourd’hui appeler votre attention, car les inégalités dans ce domaine décroissent trop lentement. En 2020, l’Insee estimait que le revenu salarial des femmes était encore inférieur en moyenne de 28 % à celui des hommes. Un peu moins d’un tiers de cet écart s’explique par des différences de durée de travail. Et la maternité continue d’interrompre ou de réduire sensiblement plus l’activité des femmes que celle des hommes. Les postes les mieux payés demeurent enfin, toujours selon l’Insee, moins accessibles aux femmes qu’aux hommes. La meilleure rémunération des femmes reste l’objectif à atteindre en priorité pour songer, ensuite, à une amélioration générale des revenus liés au travail.
Il s’agit également d’une condition centrale pour de nombreuses priorités gouvernementales actuelles. Comment lutter, par exemple, contre les violences intrafamiliales sans que les femmes, majoritairement concernées, détiennent la même indépendance économique que leur conjoint ?
Comment assurer effectivement le plein emploi sans que cet objectif se réalise indistinctement pour les femmes et les hommes ?
Le Président de la République a déjà déclaré grande cause du quinquennat l’égalité entre les femmes et les hommes. Les indicateurs et les constats d’inégalité se sont multipliés depuis la création de l’index de l’égalité professionnelle en 2018. Il est temps d’agir et d’exiger des résultats à la hauteur des engagements.
Mieux rémunérer le travail en France ne peut pas s’accomplir sans justice sociale. L’égale rémunération des femmes et des hommes en constitue un pilier central. Quelles mesures concrètes le Gouvernement entend-il adopter afin de la favoriser ?