Madame la ministre, face à la hausse des prix, le ministre de l’économie a demandé aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.
Il s’est d’ailleurs réjoui d’une augmentation du salaire horaire de base des ouvriers et des employés de 4, 4 % sur la dernière année.
Cela appelle deux réflexions. Sur la réalité des chiffres, tout d’abord, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) estime que cette évolution doit être mise en regard de l’inflation, le coût de la vie ayant augmenté de 5, 7 % entre la fin du mois de septembre 2021 et la fin du mois de septembre 2022.
Ce faisant, on constate, selon les termes de la Dares, non pas une augmentation, mais une diminution du salaire horaire, estimée à 1, 3 % sur un an en euros constants.
Ensuite, les augmentations de salaire sont, pour le moment, le fait d’un nombre restreint d’entreprises, dont la plupart souhaitent d’ailleurs retenir leurs salariés.
Or la majorité des entreprises ne disposent pas de telles marges de manœuvre. Beaucoup d’entre elles, notamment les TPE et PME, subissent les effets de l’inflation sur le prix des composants, des matières premières et de l’énergie. Leur situation économique ne leur permet pas de procéder à des augmentations.
De nombreux économistes recommandent donc une autre voie : baisser la pression fiscale sur les entreprises et sur les ménages.
Notre groupe appelle à une baisse du coût du travail, qui permettrait aux entreprises d’augmenter les salaires. Le Gouvernement ne s’est pas engagé dans cette voie, mais procède à des aides ponctuelles, comme la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.
Madame la ministre, pourriez-vous nous donner votre point de vue et nous préciser si vous souhaitez faire évoluer cette situation ?