Intervention de Carole Grandjean

Réunion du 10 janvier 2023 à 14h30
Mieux rémunérer le travail en france : la nécessité d'un grenelle sur les salaires — Débat interactif

Carole Grandjean :

Madame la sénatrice Lassarade, je tiens à le redire : le mécanisme d’indexation du Smic est l’un des plus protecteurs d’Europe.

Le Smic est indexé sur l’inflation, mais il est également augmenté à hauteur de la moitié de la hausse du pouvoir d’achat des ouvriers et des employés. Dernièrement, il a été revalorisé trois fois : en mai 2022, de 2, 65 % ; en août 2022, de 2, 01 % ; au 1er janvier 2023, de 1, 81 %. Ainsi, sur un an, la hausse du Smic brut s’élève à 6, 6 %, pour une inflation estimée à 5, 9 % en novembre 2022.

Ce mécanisme très protecteur répond donc à la nécessité que vous soulignez de préserver de façon constante le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes. Dans le contexte d’inflation que nous connaissons, il aura produit des effets particulièrement bienvenus pour nombre de nos concitoyens.

Par le jeu des négociations collectives et des revalorisations des grilles salariales consécutives aux augmentations du Smic, les hausses se transmettent aux ouvriers et aux employés.

En septembre 2022, la hausse de salaire des ouvriers et employés était d’environ 4, 5 %, contre 2, 7 % pour les cadres. À titre de comparaison, entre janvier 2021 et septembre 2022, le salaire minimum avait nettement moins progressé en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Espagne que les prix à la consommation. L’écart est de plus de 10 points aux Pays-Bas, de 2, 5 points en Allemagne et de plus de 5 points en Espagne.

À partir du second semestre 2023, la Banque de France prévoit une baisse de l’inflation. Les effets de l’augmentation des salaires seront donc différés. Ils continueront de se produire, malgré la baisse de l’inflation.

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