Ma question s’adresse à Mme la Première ministre.
« Avec la réforme des retraites, il y a de quoi faire sauter plusieurs gouvernements », affirmait Michel Rocard, ancien Premier ministre de François Mitterrand. C’est donc avec courage, madame la Première ministre, que vous vous attaquez à cette réforme.
Au cours des dernières semaines, vous avez beaucoup consulté les partis, les groupes politiques et, bien entendu, les syndicats.
En tant que président du groupe du RDSE, vous m’avez reçu à l’hôtel de Matignon, avec mon collègue Henri Cabanel, en présence des ministres Olivier Dussopt et Franck Riester.
Nous vous avons fait part de nos préoccupations et de nos interrogations, et, au cours d’une discussion franche et ouverte, vous nous avez donné des précisions sur la pénibilité, sur l’usure professionnelle, sur les carrières longues, sur l’emploi des seniors, sur l’avenir des régimes spéciaux, ainsi que sur l’augmentation des pensions minimales.
Vous avez dévoilé hier votre projet, qui vise à fixer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2030, au lieu de 65 ans comme cela avait été envisagé initialement.
Sur ce point, qui cristallise de nombreux mécontentements, pourquoi ne pas maintenir l’âge légal à 62 ans et tenir compte uniquement des trimestres cotisés, qui détermineraient le montant des pensions ? Une modulation de la durée de cotisation selon les situations n’offrirait-elle pas le système le plus équitable, et, par là même, un compromis dans la tradition radicale – mais sans radicalité ?