Il l’est dès 2023, avec une perte de 1, 8 milliard d’euros. Il le sera en 2027, de 12, 5 milliards d’euros, en 2030, de presque 15 milliards d’euros, en 2035, de 20 milliards d’euros par an et, en 2040, de 25 milliards d’euros par an.
L’enjeu de cette réforme est donc de préserver le système de répartition. C’est d’autant plus nécessaire que les chiffres du COR que j’avance correspondent à l’hypothèse du plein emploi. Nous le souhaitons, nous nous engageons en ce sens, mais cela reste une hypothèse optimiste.
Si le plein emploi n’était pas au rendez-vous, ces chiffres seraient encore plus élevés et le système serait encore plus en danger.
Le premier acte de solidarité est de permettre aux générations qui viennent de conserver un système de répartition sans être étouffées par la dette et assommées par les impôts.
Deuxièmement, il faut faire cette réforme, parce que, si nous ne la faisions pas maintenant, le niveau de vie des retraités baisserait, comme le rapport du COR l’indique. Je ne suis pas certain, madame la sénatrice, que vous souhaitiez retrouver la situation des années 1970, quand les retraités étaient les pauvres du pays, alors que notre système par répartition leur a justement permis de bénéficier d’un niveau de vie identique à celui de l’ensemble des Français.
Troisièmement, il faut prendre en compte la démographie, comme l’a rappelé Mme la Première ministre : à la fin des années 1970, nous comptions 3 actifs cotisants pour 1 retraité. Aujourd’hui, il y a un tout petit peu plus de 1, 5 actif pour 1 retraité. C’est la démonstration que le système ne tient pas. Il faut donc le réparer, avec des mesures d’accompagnement concernant la pénibilité ou les carrières longues pour protéger les plus fragiles.
Il faut également le réparer dans le débat. Je le dis ici parce que la secrétaire nationale de votre parti, Europe Écologie Les Verts, a appelé de ses vœux la transformation de l’Assemblée nationale en ZAD (zone à défendre).