Monsieur le ministre, hier soir, en écoutant les annonces de Mme la Première ministre, j’ai pensé à des amis ou connaissances – Isabelle, Jean-Marc, Philippe.
La première travaille dans l’agroalimentaire depuis quarante ans, et elle devait prendre sa retraite à 62 ans. Elle devra travailler un an et trois mois de plus.
Le deuxième est charpentier. Il peut bénéficier du dispositif carrière longue, mais, en raison du report de l’âge de départ à la retraite prévu dans le cadre de celui-ci, il devra travailler plusieurs mois de plus.
Le troisième vient de perdre son emploi. À 60 ans, il a peu d’espoir d’en retrouver un. Vous venez généreusement de réduire la durée d’indemnisation du chômage, et voilà que la perspective d’un meilleur revenu produit par la retraite s’éloigne…
Vous allez faire payer votre réforme idéologique par ceux qui travaillent depuis longtemps déjà, qui cotisent depuis longtemps déjà et qui ont les métiers les plus difficiles et les moins bien rémunérés, ainsi que par les personnes précaires.
Dans le même temps, vous ne demandez aucune contrepartie aux employeurs et vous refusez obstinément de mobiliser les gains, parfois faramineux, engrangés par certains depuis quelques mois.
Monsieur le ministre, vous qui ne cessez de mettre en avant la valeur travail, pourquoi maltraitez-vous à ce point les travailleurs ?