Ma question s’adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
Le Président de la République a clairement exprimé la nécessité de reconstruire notre système de santé et de l’adapter pour satisfaire aux attentes des professionnels comme des patients.
Toutefois, pour y parvenir, une réforme globale de l’organisation des soins, de leur mode de financement et des synergies à mettre en œuvre est nécessaire. Il faut en effet redonner à ces métiers l’attractivité qu’ils ont perdue et fonder un système innovant, performant, viable et humain.
Les orientations proposées posent, hélas, davantage de questions qu’elles n’apportent de solutions efficaces et urgentes.
Le financement est totalement absent de ce discours présidentiel. Sortir de la tarification à l’acte (T2A), par exemple, dès le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), pour lui substituer une rémunération fondée sur des objectifs de santé publique négociés à l’échelle du territoire et sur un critère populationnel non défini laisse perplexe…
Comment imaginer que l’objectif d’efficience puisse être atteint tout en rendant la part de financement ainsi dégagée à l’activité minoritaire ? Cela revient bel et bien à mon avis à sonner le glas de l’hôpital.
Quant aux 6 000 postes d’assistants médicaux supplémentaires, l’assurance maladie paiera pendant trois ans. Quid de l’après, et comment l’assurance maladie paiera-t-elle, quand on sait que les 4 000 assistants déjà en poste lui coûtent 160 millions d’euros ?
Les propositions concernant la médecine de ville ne sont pas à la hauteur : elles ne permettent d’enrayer ni la crise des vocations ni la propagation des déserts médicaux.
Monsieur le ministre, comment entendez-vous répondre précisément et concrètement aux attentes des soignants hospitaliers et libéraux, sans procéder à une refondation complète des modes de financement entre les financeurs que sont la sécurité sociale et les mutuelles ?