Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Milon, le 6 janvier dernier, le Président de la République a tenu un discours devant les soignants au cours duquel il a donné un nouveau cap et indiqué une feuille de route pour la refondation complète de notre système de santé, fondée sur un diagnostic lucide, mais surtout sur un changement dans l’analyse et la méthode.
Vous le savez, il s’agit de passer d’un système qui a été construit autour de l’offre de soins, donc forcément concurrentiel, à un système permettant de mieux répondre aux besoins de santé de nos concitoyens.
Beaucoup a déjà été fait, notamment dans le cadre du Ségur de la santé ou par la suppression du numerus clausus, mais nous devons aller plus loin et plus vite pour répondre aux défis qui sont devant nous – l’ensemble des pays européens et, d’une manière générale, l’ensemble des pays industrialisés doivent d’ailleurs relever les mêmes défis.
Les axes forts consistent à régler les difficultés dans chaque territoire, à sortir de cette logique concurrentielle pour travailler en complémentarité – ville-hôpital, hôpital-clinique, médecins-paramédicaux-personnels médicaux administratifs –, et à retrouver des collectifs à échelle humaine, en particulier grâce aux chefs de service hospitaliers.
Redonner du temps médical, redonner du temps de soins est un enjeu majeur, car, comme l’a précisé le Président de la République, la suppression du numerus clausus ne produira pas ses effets tout de suite.
Cela suppose de laisser les soignants faire ce pour quoi ils sont formés, c’est-à-dire le soin, d’accroître le nombre d’assistants médicaux en aidant à leur installation, de développer les maisons de santé pluriprofessionnelles et d’intégrer, à l’hôpital, les logisticiens et les administratifs au plus près des services.
Il faut utiliser au mieux les compétences et la plus-value apportées par chaque professionnel au sein d’équipes traitantes constituées autour du médecin traitant ou au sein des services hospitaliers, raisonner territoire par territoire et, comme vous l’avez indiqué, monsieur le sénateur, réformer le financement de notre système de santé.
Il s’agit en particulier de sortir de la T2A, qui n’est qu’un financement à l’acte, et de développer un financement qui, même s’il continue pour partie de reposer sur le nombre d’actes effectués, réponde aux besoins de santé de la population et dépende de la qualité et de l’efficience des soins.
Nous avons déjà instauré un tel financement pour les services d’urgences, et nous allons l’étendre à l’ensemble des soins – le processus est déjà engagé pour les médecins généralistes.
Tels sont les engagements forts que nous prenons pour les soignants et pour la santé de nos concitoyens, monsieur le sénateur. Soyez assurés que nous les tiendrons très rapidement, car les échéances sont prochaines. Je suis pour ma part pleinement mobilisé en ce sens.