Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Saury, disons les choses : en Afrique comme ailleurs, les manipulations de l’information ne cessent de prendre de l’ampleur. Dans plusieurs pays, la France est visée par des campagnes, dont nous savons bien qu’elles n’ont rien de spontané. Ainsi, la secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux était, hier encore, au Burkina Faso. Je la remercie de cette visite. Elle portait un message clair, comme vous l’avez vu.
Face à cela, nous devons agir, mais avec les moyens et les outils d’une démocratie. C’est ce que nous faisons en opérant un triple changement. J’ai demandé à mon ministère de le mettre en œuvre, car l’Afrique change, et nous devons également changer.
Le changement est, tout d’abord, celui du contenu. Il s’agit de mieux expliquer la réalité de nos partenariats, où l’innovation, les entreprises, les artistes et les jeunes ont une place centrale. Changer, c’est aussi soutenir ceux – journalistes et fact checkers – qui luttent contre la désinformation.
Il s’agit ensuite d’un changement de support. Il nous faut être partout présents, beaucoup plus qu’auparavant, là où se forment les opinions africaines, y compris sur les réseaux sociaux, pour s’adresser à un public plus jeune.
Enfin, il faut un changement d’échelle, par l’accroissement du volume de ce que nous produisons et par la mobilisation du réseau diplomatique, en prise avec les réalités et les interlocuteurs locaux.
Tout cela, monsieur le sénateur, vient en complément de nos relations humaines et économiques, qui persistent et qui changent, elles aussi. L’enjeu est considérable, vous l’avez dit. Soyez assuré que notre mobilisation l’est tout autant. D’ailleurs, si je suis arrivée avec quelques instants de retard à cette séance – je vous présente mes excuses –, c’est parce que le Président de la République recevait le président des Comores. Après cette séance, je me rendrai, avec ma collègue allemande, à Addis-Abeba, siège de l’Union africaine. Comme vous le voyez, nous sommes actifs.