Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, selon le préambule de la Constitution de 1946, la Nation « garantit à tous […] la protection de la santé ». Mais ça, c’était avant !
Depuis le début de la présidence En Marche, les Français ont pourtant entendu tant de promesses : dès 2018, le président Macron présentait un grand plan pour la santé appelé Ma santé 2022, censé structurer notre système pour les cinquante prochaines années. En 2020, c’était le Ségur de la santé, en 2021, le plan Innovation Santé 2030 puis, en 2022, l’annonce brutale de la refondation d’un système que vous jugez « à bout de souffle ».
Notre système de santé, envié par le monde entier, a été saccagé en quelques années.
Car la réalité de votre politique, la voilà : 4 300 lits fermés à l’hôpital public en 2021, 5 700 lits fermés au cœur de la pandémie en 2020 ! Au total, 21 000 lits ont été supprimés en cinq ans, lesquels viennent s’ajouter aux 10 000 lits fermés sous François Hollande et aux 37 000 fermés sous Nicolas Sarkozy.
On comptabilise près de 100 000 lits fermés en vingt ans alors que notre population augmente et que son vieillissement nécessite davantage de soins et, donc, de moyens.
Les déserts médicaux concernent la France rurale, mais aussi une partie de la France urbaine, jusqu’à nos hôpitaux où nous trouvons porte close devant les urgences.
Notre système de santé encourage à faire du chiffre, ne promeut plus la qualité des soins et essore le personnel soignant.
Les images qui nous viennent de tous les hôpitaux de France sont déplorables : depuis le début de décembre, 150 patients seraient morts aux urgences faute de prise en charge.
Je veux aussi vous dire, madame la ministre, que des milliers de soignants non vaccinés viennent, pour la deuxième fois, de passer les fêtes de Noël suspendus, sans salaire et sans indemnités de chômage. La France est le dernier pays européen à ne pas les avoir réintégrés ! Le dernier ! Vous qui n’avez de cesse de vous référer en toutes circonstances à nos voisins européens, qu’attendez-vous pour les imiter ?
Je manque de temps pour évoquer les pénuries enregistrées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, conséquence de notre dépendance à la production étrangère.
En ce début d’année où nous échangeons des vœux de bonne santé – que je vous adresse bien sincèrement, madame la ministre –, quelles sont les actions concrètes qu’a déjà engagées votre gouvernement pour creuser les « oasis » nécessaires au milieu de ce désert médical national ?