Madame la sénatrice, je vais essayer, par des mots qui seront suivis d’actes, de vous convaincre.
S’agissant des assistants médicaux, l’objectif du Gouvernement est que leur nombre passe de 4 000 à 10 000. En effet, l’emploi d’un assistant médical engendre un gain de 15 % de temps médical que le médecin généraliste peut alors consacrer au suivi des patients et à la prise en charge de nouveaux malades.
Concernant le financement, il faut être très clair : il est annoncé et s’élève à 36 000 euros la première année, à 27 000 euros la deuxième année et à 21 000 euros à partir de la troisième année. Le financement est donc assuré après la troisième année.
Le médecin traitant doit demeurer la pierre angulaire de notre système de santé. Le Président de la République l’a clairement dit ; c’est une volonté affichée et assumée. Il peut être le chef d’orchestre, mais ne sera pas l’homme-orchestre. Le Président de la République l’a également affirmé, me semble-t-il, et vous l’avez certainement noté.
Quand le Président de la République souligne qu’il ne doit pas être un verrou, cela signifie que d’autres professionnels pourraient constituer une porte d’entrée permettant d’amener ces quelque 6 millions de nos concitoyens dépourvus de médecin traitant vers l’un d’entre eux.
À propos de la téléconsultation, la crise sanitaire a été un accélérateur de son usage ; nous avons gagné presque quinze ans s’agissant de son développement. Néanmoins, lorsque le Président de la République aborde la question du seuil maximal de 20 % de téléconsultations par an, il ne s’agit pas de déréguler le système, mais de tenir compte du caractère bloquant de ces 20 % pour certaines spécialités. Je pense notamment à la psychiatrie, pour laquelle ce seuil est clairement limitant.
Ce n’est donc pas déréguler le système, mais faire en sorte de l’utiliser au mieux pour certaines spécialités. L’usage de la téléconsultation – et nous partageons la même analyse – est aussi un complément, qui, dans certains territoires, peut être intéressant. C’est bien l’objectif fixé.
Concernant la T2A, le Président de la République n’a pas annoncé sa suppression totale. Je rappelle que cela figurait dans la feuille de route de 2018. Il était impossible – je l’affirme de nouveau – de réformer le financement de l’hôpital avec la crise sanitaire que nous avons traversée dès 2020.
L’objectif est de coconstruire, avec les professionnels, cette réforme de la tarification de l’hôpital, tout en tenant compte des enjeux en matière de populations, de qualité et de pertinence des soins – comment éviter certaines dépenses ? M. le sénateur Milon l’a évoqué tout à l’heure –, sans sortir complètement de la T2A, puisqu’une part pourra être conservée. Puisque vous avez été également attentive au discours, vous savez que le chantier de cette réforme sera lancé dès le PLFSS pour 2024.