Intervention de Gérard Longuet

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 10 novembre 2022 à 9h45
Audition publique sur les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

J'éprouve un immense respect pour celles et ceux qui consacrent leurs vies à la science. Ils entreprennent un effort permanent de recherche qui peut les éloigner du grand public dont les préoccupations peuvent s'avérer plus immédiates, comme Florence Lassarade vient de l'évoquer.

Les présentations de ce matin pourraient alimenter une réflexion philosophique. Sur le plan technique, nous pourrions vous poser des milliers de questions.

Dans le premier exposé, il a été associé à la biodiversité une forme de vitalité. Je souhaiterais savoir si nous connaissons l'historique de cette vitalité. Dans le cadre d'un travail conduit au sein de l'Office, notre collègue Jérôme Bignon s'était intéressé à l'histoire des extinctions. Nous avons bien compris que l'humanité est responsable de la crise actuelle de la biodiversité. Mais la biodiversité obéit-elle à des lois d'équilibre et de déséquilibre qui lui sont propres ?

Pour réfléchir et décider au sein d'une assemblée politique, nous sommes nécessairement tributaires de l'horizon temporel des électeurs et des élus. Les élus et les électeurs résident dans une forme d'écosystème, où chacun est animé par ses préoccupations propres. C'est pourquoi l'Office offre un cadre de réflexion qui s'inscrit dans une autre temporalité, où il est possible d'interroger et d'appréhender nos potentiels futurs cadres de vie. Les problématiques que vous soulevez renvoient à cette temporalité plus longue, qu'il faut pouvoir relier à la temporalité politique, plus immédiate. Sauriez-vous nous présenter un historique de la biodiversité ?

Dans mon esprit, des difficultés pourraient notamment se poser autour des libertés individuelles et collectives. En particulier, je comprends bien que l'idée d'une responsabilité humaine renvoie à la nécessité d'une régulation. Or cette régulation apparait terrifiante, car elle suppose de tout savoir avant d'agir, pour avoir la certitude d'aboutir à un résultat. Il ne s'agit pas d'un exercice aisé.

À cet égard, des questions se posent sur le devenir de la coopération mondiale qui réussit à se mettre en oeuvre pour le moment. Des questions se posent sur l'héritage de la société de consommation, mais aussi sur le sujet éminemment politique de la liberté démographique. Le bon sens immédiat de nos compatriotes peut leur laisser entendre que l'évolution de la population mondiale vers quelque dix milliards d'habitants augmentera les difficultés rencontrées actuellement. Les pays qui contribuent le plus à cette augmentation démographique pourraient nous demander de prendre en charge la facture de la détérioration de l'environnement que nous avons amorcée antérieurement. Nous butons donc immédiatement sur un problème de politique internationale. Pour l'instant, il n'est pas formalisé de manière conflictuelle, mais il le sera inévitablement.

Songeons à la science-fiction, produit de l'intelligence humaine. Soleil vert, film effrayant sorti en 1973, vulgarisait la perspective d'une planète totalement saturée d'humains où la vie naturelle ne pouvait plus exister telle que nous la connaissons et où la nourriture devait être synthétisée...

Dans ce contexte, au regard du mouvement permanent de la biodiversité que vous avez décrit, je souhaite savoir si nous disposons de connaissances sur les mouvements passés de la biodiversité. J'aimerais que vous nous éclairiez sur son historique.

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