Intervention de Florence Lassarade

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 10 novembre 2022 à 9h45
Audition publique sur les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

Cette audition était passionnante. Il est difficile de la synthétiser en quelques mots. Le réchauffement climatique ne représente pas le seul risque pour la biodiversité. L'évolution de la population mondiale aboutira nécessairement à des dérives et à des compétitions. Les pollutions, en particulier celles du plastique, que connaissent bien nos collègues Angèle Préville et Philippe Bolo, interviennent également, en même temps que la mondialisation et les transports d'espèces.

Pour autant, l'être humain reste résilient. Il doit tenter de trouver des moyens pour conserver la biodiversité, comme l'a souligné Anne-Christine Monnet. Le fait d'être en contact avec la nature est indispensable à notre survie. J'en suis persuadé et je m'en rends compte lorsque je quitte Paris pour revenir chez moi en Gironde.

Je lis actuellement un livre sur la nostalgie. Jusqu'au XIXe siècle, la nostalgie était considérée comme une maladie. Elle avait été décrite comme telle à partir des années 1650. Il s'agissait d'une maladie de l'exil. Ainsi, nous pouvons dire que nous risquons de devenir nostalgiques de notre environnement naturel.

Nous avons aussi évoqué nos télomères et ceux des huitres, qui sont impactés par des stress environnementaux. Cet exemple renvoie finalement au rapport portant sur la médecine environnementale, que j'ai réalisé avec Bernard Jomier et qui met en avant le concept de « One Health ».

Je termine ma synthèse sur une note plus gaie. Hier, le groupe d'étude Vigne et vin, dont je suis membre, a réfléchi à la façon d'adapter la production de vin en réponse au réchauffement climatique. Le vignoble constitue aussi une part de la biodiversité. Nous nous questionnions sur les cépages à privilégier. Plutôt que d'introduire des génomes modifiés, nous envisagions plutôt de réintroduire des espèces anciennes, qui se trouvaient peut-être déjà sur notre territoire avant l'arrivée du phylloxéra. Si nous souhaitons continuer à boire un vin agréable et pas trop dosé en alcool, nous devons nous poser toutes ces questions. Si je trouve l'occasion de vous faire déguster des vins produits à partir de cépages expérimentaux bordelais adaptés au climat actuel, je le ferai avec plaisir.

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