Monsieur Reichardt, je pense qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter sur les mesures de soutien en faveur de la compétitivité des entreprises européennes : l'ensemble des 27 pays de l'Union veulent répondre à l'IRA, faire baisser les prix sur le marché de l'électricité et augmenter les capacités de production énergétique. D'ailleurs, nous avons avancé à marche forcée vers ces objectifs au moyen de l'article 122 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, ce qui a permis de réagir en urgence à ces difficultés.
Il faut soutenir et développer nos industries, aussi bien en matière énergétique et numérique - le paquet législatif sur les semi-conducteurs, communément appelé Chips Act, s'élève à 43 milliards d'euros -, que dans les domaines du cyber et de la santé - depuis notre dernière rencontre, trois usines européennes fabriquent du Doliprane et des antibiotiques.
Nous devons absolument renforcer et accélérer les capacités industrielles européennes. Aujourd'hui, les PIIEC sont considérés comme des aides d'État. À cet égard, il est envisagé d'instaurer un Top-Up, ou financement additionnel, que la France soutiendra sans doute.
Soyez rassurés sur la rapidité avec laquelle l'Union européenne agit depuis la crise covid, aussi bien pour faire face au choc énergétique de la guerre en Ukraine, que pour prendre des sanctions, livrer du matériel militaire ou encore envoyer du soutien humanitaire et financier !
En ce qui concerne l'Iran, trois trains de sanctions ont été adoptés contre les responsables de la répression et nous continuerons aussi longtemps que le régime s'enferrera dans la voie de la répression. Nous marchons sur une ligne de crête : nous devons durcir les sanctions, mais également protéger la vie de nos otages.
En ce qui concerne l'Afghanistan, je répondrai à votre question plus précisément, mais je tiens d'ores et déjà à dire que l'oppression des femmes - elles ne peuvent plus consulter de médecins ! - est un scandale absolu.
Le pacte sur la migration et l'asile figure comme priorité au programme de la présidence suédoise de l'Union européenne, qui souhaite améliorer le filtrage à l'entrée des migrants et renforcer leur suivi dans les pays de l'Union européenne pour éviter les doubles enregistrements. Il est vrai que les flux sont importants.
Par ailleurs, à la suite du drame de l'Ocean Viking, un groupe de contact entre les ONG et les États membres a été mis en place pour éviter de nouveaux drames de ce type et envisager un code de conduite.
Le sujet des relations avec les pays de départ, à l'instar de ce qui a été fait avec la Turquie, sera au coeur du prochain Conseil européen, au travers du renforcement de l'aide au développement notamment. La nouvelle direction de Frontex permettra de développer l'Agence, et je m'en réjouis.
Monsieur Houllegatte, la France et l'Allemagne souhaitent rendre les procédures européennes plus flexibles, car elles sont trop longues et trop dépendantes des velléités d'un seul pays. Nous avons identifié certains domaines où il nous semble pertinent d'opter pour la majorité qualifiée, et nous en discuterons lors du conseil franco-allemand du 19 janvier prochain.
Monsieur Fernique, je pense, comme vous, que la décision sur la Hongrie est équilibrée.
Par ailleurs, la fin des quotas gratuits reportée à 2034 n'enlève rien à l'importance qui doit être accordée au signal prix. Le choix de cette date est lié celle de la mise en place intégrale du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.
Tout le monde est convaincu que nous ne pouvons pas avancer sur la décarbonation sans emporter l'adhésion des ménages. Le Fonds social pour le climat, qui accompagnera les transformations nécessaires - le passage de la voiture thermique à la voiture électrique, par exemple -, est d'autant plus important qu'il sera ajusté en cas de besoin.
Sur les énergies renouvelables, l'objectif de 45 % semble trop ambitieux, si nous prenons en compte le principe de réalité. En outre, nous défendons la prise en compte de l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire dans les objectifs de décarbonation.
Enfin, l'exploitation des fonds marins préoccupe la France, mais très peu d'États ont adopté d'interdiction. Nous sommes en train d'essayer de rallier davantage de pays. Aussi, nous avons organisé une réunion interministérielle avec plusieurs partenaires étatiques pour qu'une telle interdiction puisse être mise en oeuvre. C'est un travail de longue haleine, mais nous y parviendrons.